Il est généralement admis que lorsque le régime togolais donne de satisfecit à un syndicat ou à un politique, sans doute, il est un allié. Ce pouvoir manifeste bien souvent du mépris et de l’aversion pour ses contradicteurs.
Le ministre de la Fonction Publique, du Travail et du Dialogue Social Gilbert Badjilembayena Bawara s’est confondu dans ses propos contradictoires en début de semaine. Pour lui, la grève des 3 et 4 novembre de la Fédération des Syndicats de l’Education Nationale (FESEN) « n’est pas licite ».
Le Secrétaire Général de la FESEN, Sénon Hounssimé « n’est plus et ne peut plus être un interlocuteur valable et légitime du gouvernement », fulmine-t-il.
« Ancien enseignant, aujourd’hui admis à la retraite, M. Hounssimé peut appeler des gens à aller en des grèves sauvages. Parce que lui, personnellement n’encourt aucun risque. C’est un personnage que les enseignants doivent éviter de suivre pour ne pas tomber sous le coup de la loi », a-t-il débité sur Victoire FM. Sur la même radio dans la même émission, le même ministre rendant hommage à Ephrem Tsikplonou regrette avoir perdu « un interlocuteur privilégié du gouvernement ». En réalité, M. Tsikplonou décédé le 16 octobre dernier, bien que aussi retraité, est demeuré Secrétaire Général de la Coordination Générale des Cadres du Togo (CGCT). Il continuait de participter à des dialogues avec Bawara jusqu’à son rappel à Dieu. Et là, Bawara ne savait pas qu’il avait en face un retraité.
Des légèretés qui discréditent souvent nos autorités. Tant que le Syndicat fait la volonté du gouvernement même retraité, cela ne fait rien.
Si tant est qu’un fonctionnaire à la retraite est disqualifié pour diriger un syndicat du secteur public, lui en tant que ministre du Travail devait y veiller scrupuleusement au lieu de se couvrir du ridicule face à deux retraités : Senon Houssime et Ephrem Tsikplonou.
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info
Source : 27Avril.com