Togo / Au milieu de la centaine de prisonniers politiques qui meurent en cascade : Faure préoccupé par le sort de Tibou Camara seulement en résidence surveillée en Guinée…

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« C’est avec tristesse, colère et indignation que, dans la matinée de ce mardi 23 novembre 2021, le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo a appris le décès du prisonnier politique KELIBA Amadou Kassimou, détenu au Cabanon du CHU-Tokoin où il est hospitalisé depuis le 3 octobre dernier». C’est ainsi que le Coordonnateur de ce Comité Prof David Dosseh a annoncé la mort du 7ème prisonnier politique « des suites des traitements cruels, inhumains, dégradants et mauvaises conditions de détention après ceux de :

  • Mourane TAIROU, originaire d’Agbandawdè, arbitrairement arrêté dans l’affaire « Tigre Révolution » à Soudou et détenu au Camp GIPN d’Agoè Logopé où il a été sauvagement torturé, décédé sans avoir été jugé ni condamné au milieu de ses codétenus après une séance de tortures particulièrement atroce, le 6 octobre 2020 ;
  • Alassani ISSAKA, arbitrairement arrêté le 26 janvier 2020 dans l’affaire « Tigre Révolution » et détenu au Camp GIPN d’Agoè Logopé où il a été sauvagement torturé, décédé sans avoir été jugé ni condamné au Cabanon du CHU Sylvanus Olympio, en octobre 2020 ;
  • Saïbou MOUSSA, arbitrairement arrêté 26 janvier 2020 à Lomé dans l’affaire « Tigre Révolution » et détenu au Camp GIPN d’Agoè Logopé où il a été sauvagement torturé, décédé sans avoir été jugé ni condamné au Cabanon du CHU Sylvanus Olympio, en octobre 2020 ;
  • Seybou ALILOU, arbitrairement arrêté le 26 janvier 2020 dans l’affaire « Tigre Révolution » et détenu au Camp GIPN d’Agoè Logopé où il a été sauvagement torturé, décédé sans avoir été jugé ni condamné dans sa cellule à la Prison civile de Lomé, en octobre 2020 ;
  • SOULEMANE Djalilou dit Grand, arbitrairement arrêté dans l’affaire « Tigre Révolution » et détenu au Camp GIPN d’Agoè Logopé où il a été sauvagement torturé, décédé sans avoir été jugé ni condamné au Cabanon du CHU Sylvanus Olympio, en octobre 2020 ;
  • YAKOUBOU Abdoul-Moutawakilou, enseignant, Secrétaire général du PNP-Section Kpalimé, arbitrairement arrêté dans l’affaire « Tigre Révolution » le 25 janvier 2020 et détenu au Camp GIPN d’Agoè Logopé où il a été sauvagement torturé, décédé au CHU-Tokoin sans avoir été jugé ni condamné des suites de ses tortures et mauvaises conditions de détention, 38 jours seulement après sa mise en liberté provisoire, le 26 août 2021 ».

Rien que dans la seule affaire de « Tigre Revolution », sept togolais sont déjà morts sans être jugés sur une liste d’une centaine de prisonniers politiques. C’en est trop. En dehors de « Tigre Revolution », les Centres de détention du Togo hébergent de célèbres prisonniers politiques dont Kpatcha Gnassingbé, demi-frère du chef de l’Etat. Quoique sérieusement souffrant, ses demandes d’évacuation sanitaire sont simplement rejetées.

Combien de prisonniers politiques passeront de vie à trépas d’ici à là ? Ils sont nombreux dans le Cabanon avec une santé fragile.

Les centres pénitentiaires n’étant pas de mouroir, il est inadmissible qu’on abandonne ces concitoyens à ce triste sort.

Dans tout ceci, la seule personne à même de sauver cette centaine de vies en détresse, c’est bien le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé.

Malheureusement, il ne pipe mot. En même temps, on apprend que le fils de Gnassingbé Eyadéma est préoccupé par le sort de Tibou Camara, Conseiller Spécial d’Alpha Condé. Le confrère « jeune afrique » rapporte que « Faure Gnassingbé plaide la cause de Tibou Camara face à Mamadi Doumbouya », chef de la junte qui a renversé Alpha Condé le 05 septembre dernier.

Tibou Camara est en résidence surveillée et interdit de voyager tout comme la plupart des dignitaires du régime Condé. Le cas spécifique de Tibou Camara intéresse M. Gnassingbé pour la simple raison qu’il l’avait aidé à torpiller le dialogue de la CEDEAO en 2018 lors des grandes manifestations politiques contre le régime togolais.

Que le Président de UNIR intercède pour l’élargissement de son ami Tibou, cela suppose qu’il a un bon cœur. Mais que comprendre alors de son silence sur le cas des prisonniers politiques qui meurent en cascade dans son pays ? C’est tout simplement inconcevable.

Honoré Adontui

Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com