Le mardi 1er septembre 2020, les députés ont ouvert la deuxième session ordinaire de l’année 2020 dite « session budgétaire ». A l’agenda de cette deuxième session, l’affaire de détournement de plus 500 milliards de FCFA impliquant le Comité de Suivi de Fluctuation des Prix des Produits Pétroliers(CSFPPP).
Après donc une intersession parlementaire de près de deux mois, les parlementaires ont effectué leur rentrée. Une rentrée sur fond de la pandémie à coronavirus qui oblige la Représentation nationale à s’adapter. Par conséquent, c’est par une rotation par groupe de députés que les travaux vont se dérouler. En attendant, le dépôt du projet de loi de finances gestion 2021, les députés vont se plancher vingt-trois (23) projets de loi déjà affectés aux commissions pour étude.
Ils vont également scruter les réponses des membres du gouvernement suite à diverses interpellations « dont l’importance et l’urgence sont établies », a indiqué Yawa Djigbodi TSEGAN, Présidente de l’Assemblée nationale. Selon le confrère en ligne, togobreakingnews .info, l’affaire Pétrolgate dans laquelle est citée la famille Adjakly et fils. « En effet, suite aux allégations du journal l’Alternative dans sa parution N°879 du 09 juin 2020 faisant état d’un détournement de 400 à 500 milliards de FCFA par la famille Adjakly, le ministre en charge du Commerce, par lettre en date du 06 juillet, a transmis à la Présidente de l’Assemblée nationale, des éléments de langage sous forme de questionnaire pour expliquer le mécanisme d’approvisionnement et de distribution des produits pétroliers au Togo », a expliqué togobreakingnews.info.
Une démarche curieuse…
En attendant que la Présidente du parlement communique la date à laquelle est programmée cette affaire, la démarche même interroge. Et pour cause, suite à la publication du journal l’Alternative, Fabrice Adjakly, un membre du CSFPPP a décidé de porter plainte contre le Directeur de publication. Le procès prévu pour le 19 août dernier, a été reporté au 16 septembre prochain.
En plus, en juillet dernier, le Coordonnateur par intérim du comité, Komlan Kondo, dans une émission sur la télévision nationale, a laissé entendre que le ministre du commerce Kodzo Adédze a commandé un audit des commandes de pétrole effectuées par le comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers.
Plus d’un mois après, les résultats de cet audit ne sont toujours pas connus. Et le procès qui devrait permettre à l’opinion de se faire une idée claire sur cette affaire est toujours en instance. De ce fait, la démarche de l’Assemblée nationale semble curieuse. Sachant que l’affaire étant devant les tribunaux et les résultats de l’audit inconnus, elle ne peut avoir que des réponses superficielles. Par conséquent, les députés ne vont que caresser le dossier. On se demande d’ailleurs à quelle fin une telle initiative a été prise, si ce n’est pour distraire l’opinion sans pouvoir lui apporter les réponses précises qu’elle attend.
Surtout que l’opinion a des raisons d’être plus perplexe. En effet, ces députés ont plus l’étoffe des parlementaires nommés que des gens élus. Et pour mémoire, lorsque le parlement était même le mieux composé (opposition réelle-pouvoir) aucune initiative de cette institution n’est arrivée à donner des réponses solides à des dossiers de corruption soulevés par la presse. Les 26 milliards de la route Lomé-Anfoin-Vogan, les fonds de la Can 2013 et 2017 sont entre autres dossiers sur lesquels le parlement n’a fait que figuration.
Source : Fraternité
Source : 27Avril.com