Les élèves ont repris le chemin des classes lundi dernier. Une année académique 2019-2020 qui a commencé dans une certaine sérénité. Toutefois, certaines questions restées en suspens lors des dernières discussions entre le gouvernement et les centrales syndicales du secteur de l’éducation pourraient tout remettre en cause.
Comme prévu, l’année académique 2019-2020 a démarré le lundi 16 septembre 2019. Près de 2,5 millions d’élèves des niveaux préscolaire, primaire et secondaire, des enseignements moderne, technique et confessionnel renouent avec les salles de classes sur toute l’étendue du territoire.
Dans le traditionnel message à la veille de la rentrée, le ministre de l’Enseignement technique et de la formation et de l’insertion professionnelle, Taïrou Bagbiègue a, au nom du gouvernement, invité tous les acteurs éducatifs du Togo à œuvrer pour une année scolaire pleine, fructueuse et aboutie. Le ministre a notamment exhorté le corps enseignant à « l’engagement, l’ardeur et la détermination », afin d’améliorer davantage les résultats obtenus l’année écoulée.
Le gouvernement veut rassurer
Bien avant le début de la rentrée, la semaine dernière, les acteurs de la santé étaient réunis en conclave à Kpalimé. Administratifs, enseignants, centrales syndicales, parents d’élèves et autres acteurs du système éducatif national étaient présents à cette réunion préparatoire de nouvelle année scolaire. La rencontre, organisée par le ministère des enseignements primaire et secondaire et celui l’Enseignement technique, de la formation et de l’insertion professionnelle, visait à jeter les bases d’une nouvelle année académique réussie et heureuse pour tous.
Au menu des travaux, l’analyse des résultats de l’année écoulée, les grandes orientations pour la nouvelle année et les innovations pédagogiques apportées au système éducatif pour un renforcement de la qualité des enseignements, ainsi que la définition d’une feuille de route pour un bon déroulement des activités.
Toujours dans l’optique de préparer au mieux cette nouvelle année académique, le Premier Ministre Komi Selom Klassou, a tenu, le mardi 10 septembre dernier, une rencontre de travail avec plusieurs acteurs de l’éducation nationale, parmi lesquels des syndicats d’enseignants, des représentants de l’enseignement confessionnel, la coalition pour l’éducation et l’association des parents d’élèves. « L’amélioration envisagée est en branle », a déclaré le Premier Ministre, et d’annoncer également que les résultats du dernier concours de recrutement sont « imminents ».
Les questions qui attendent des réponses…
A l’instar de la précédente, la nouvelle année scolaire devrait se dérouler sans remous. Le conditionnel est de mise puisque malgré les efforts consentis par l’exécutif, il y a plusieurs questions qui restent à ce jour sans réponses.
Il s’agit en premier du cas des enseignant volontaires et du confessionnel. En effet, au Togo, la situation des enseignants volontaires (EV) est très ambiguë. Vivant les mêmes réalités que leurs collègues fonctionnaires, les enseignants volontaires ne bénéficient pas du même traitement auprès de l’Etat. Après l’adoption du statut particulier des enseignants, il y a deux ans, qui offrent de meilleures conditions salariales aux enseignants fonctionnaires, les enseignants volontaires sont toujours en attente d’une main tendue du gouvernement. Des actions sont déjà annoncées dans certains établissements scolaires.
En outre, les enseignants doivent également composer avaient des effectifs de plus en plus pléthoriques. Dans certains établissements, les cours sont donnés sous des arbres ou dans des salles de classes construites avec des matériaux de fortunes. Pourtant, plusieurs projets ont été consacrés à la réhabilitation et à la construction des établissements scolaires. PERI1, PERI2, PUDC, et la liste n’est pas exhaustive. « Le Mouvement Martin Luther King, comme tout observateur avide, est désolé de constater avec tristesse leur vétusté et leur délabrement, donc un environnement impropre loin d’annoncer une nouvelle année scolaire », a indiqué la Voix des Sans Voix dans un communiqué rendu public lundi dernier.
Pour apporter des solutions à ces différents problèmes, il faut un patron à la tête du département des Enseignements primaire et secondaire. Mais depuis l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale en janvier, ce portefeuille est resté vacant. Selon la version officielle, ce ministère est rattaché à la Primature. Ce qui ne plait pas forcément aux syndicats qui attendent des clarifications. « Si la situation est clarifiée et que cette mesure est prise pour rattacher notre département à la Primature, pour que le Premier ministre puisse trouver des solutions à tous les problèmes des enseignants, nous disons que c’est une bonne chose. Si cette mesure est prise pour faire trainer les revendications ou la réalisation du protocole d’accord, les crises peuvent renaître », a laissé entendre Yaovi Atsou-Atcha, Coordonnateur de la CSET (Coordination des syndicats de l’éducation du Togo).
Pour finir, comme susmentionné par le Chef du gouvernement, les résultats du concours de recrutements de nouveaux enseignements n’est toujours pas connus, plusieurs mois après la fin des épreuves.
Voici donc quelques-unes des poches de tensions à circonscrire au plus vite, au risque de voir la crise resurgir.
Source : Fraternité
27Avril.com