Togo / Affaire Wifi Zone : « l’Enjeu c’est la Peur de l’Utilisation des Réseaux Sociaux Lors des Prochains Mouvements Sociaux »

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Déjà en février 2023 les fournisseurs d’internet ont menacé de couper les wi-fi zone. L’ARCEP était sorti pour montrer que les Wi-Fi zones respectent la légalité de l’accès de tous à la communication. Aujourd’hui l’ARCEP sort un communiqué soit disant réglementer l’utilisation de Wi-Fi zones au Togo.

Pourquoi les fournisseurs d’internet ont cherché à mettre fin aux Wi-Fi zones ?

Cette réglementation de Wi-Fi zones apportent quoi à l’ARCEP et aux fournisseurs de Wi-Fi zones ?

L’enjeu c’est le contrôle du business de Wi-Fi zones, et la peur de l’utilisation des réseaux sociaux lors des prochains mouvements sociaux.

Même avec le silence actuel, il y a un constat: de plus en plus les jeunes sont sur les réseaux sociaux. Ces jeunes produisent des contenus favorables ou qui s’adaptent au maintien ou à l’entretien de la dynastie cinquantenaire.

Tout ce mouvement de jeunes sur les réseaux sociaux qui donne l’impression d’être obéissant à l’oppression sans contraintes, fait peur.

Ils savent que ces jeunes suivent l’actualité dans les autres pays. Ils sont conscients aussi que la production des contenus selon l’humeur de la dynastie c’est la peur et un comportement opportuniste de manger aussi un peu.

La dynastie Gnassingbé utilise l’arme alimentaire ou de misère pour contrôler la masse au Togo.

L’avènement d’internet et de Wi-Fi zones, d’une manière d’une autre, permet aux jeunes et à beaucoup de personnes de se faire de l’argent.

Avec internet, nous assistons aujourd’hui au développement du e-commerce. Beaucoup de jeunes et de togolais vendent et achètent via les réseaux sociaux et sur les plateformes en ligne.

Des micro-systèmes de business en ligne se développent rapidement.

Grâce à la production de contenu en ligne, certains jeunes togolais sont devenus des personnalités connues et ils ont ainsi construit leur capital social qui leur permet de gagner de l’argent.

Les artistes togolais ne sont plus exclusivement soumis à l’organisation des concerts physiques pour vivre.

Ils gagnent en notoriété et en argent grâce à des vues et écoutes de leur musique sur les réseaux sociaux et certaines plateformes musicales.

Wi-Fi zone, ce sont des citoyens qui ont identifié un besoin de la société togolaise. Beaucoup veulent se connecter et à moindre coût.

Avec l’entrée de connexion Wi-Fi au Togo, beaucoup se sont rendus compte que des jeunes se déplacent pour se rassembler devant les maisons de certains pour se connecter. Des jeunes sont à la recherche de Wi-Fi des gens pour se connecter un peu. Car le coût de l’internet de Togocom et de MoovTogo est très cher. Il ne permet pas aux jeunes de naviguer facilement et à moindre coût en ligne.

Se déplacer pour aller surfer sur le wifi de quelqu’un devient de plus en lourd. Quand Canalbox est arrivé, sa connexion Wi-Fi à moindre coût pour les ménages a permis à beaucoup d’en disposer chez soi .

Dans des maisons par rapport aux dépenses individuels par mois pour l’achat de data chez TogoCom et MoovTogo; des gens ont préféré cotiser pour avoir la connexion wi-fi chez eux. Certains ainsi que de plus en plus des maisons ont commencé par avoir de Wi-Fi.

Nous avons des techniciens issus des centres de formation technologique, ces wifi souvent n’arrivent pas à venir dehors pour surfer convenablement. Ces techniciens ont aidé alors à mettre des dispositifs qui permettent au Wi-Fi d’avoir de grande portée.

Rapidement des gens ont trouvé qu’on peut gagner un peu d’argent avec Wi-Fi. Car en ayant un Wi-Fi d’un fournisseur, non seulement on peut soi-même naviguer facilement. On peut en vendre à d’autres personnes pour pouvoir refaire l’abonnement chaque mois et en gagner encore. Quelques uns sont entrés dedans, au Togo, un secteur nouveau qui rapporte un peu, suscite de l’engouement chez beaucoup de personnes. Avec des techniciens, rapidement les Wi-Fi zones se propagent. Non seulement la personne qui a le wifi se connecte, grâce à la vente de connexion Wi-Fi, elle arrive à refaire l’abonnement chaque mois.

La connexion Wi-Fi de Canal-box par exemple est à 15000 f CFA ( pour une option ), c’est avec difficulté que les gens arrivent à refaire l’abonnement mensuel. Mais avec la vente de connexion Wi-Fi, l’abonnement mensuel est de plus en plus facile. Dans des ménages un système de solidarité se met en place pour avoir un Wi-Fi collectif pour la diminution du coût à l’internet pour tous.

En analysant le phénomène Wi-Fi zones au Togo, nous pensons qu’il faut le réglementer; ça ne doit pas être la manière dont l’ARCEP procède. Cette méthode de l’ARCEP s’apparente plutôt à une volonté ferme d’un groupe organisé qui veut contrôler l’économie de Wi-Fi zones.

Wi-Fi zone, c’est l’incapacité des dirigeants à rendre l’accès à l’internet facile et à moindre coût au Togo.

Nous savons comment certaines formes d’économies informelles disparaissent d’elles-mêmes. Il y avait dans ce pays des cabines téléphoniques. Avec l’introduction de téléphone portable dans la main de tous et les coûts d’appels très moins chèrs par rapport à ceux des cabines téléphoniques. Ce système d’économie informelle de cabines téléphoniques a disparu de lui-même.

Le besoin et la volonté manifeste des dirigeants à ne pas trouver des solutions amènent des citoyens à trouver des alternatives intermédiaires pour se soulager.

Avec l’agrandissement de la ville, l’absence des routes, des besoins de transport rapide et moins chèrs se font sentis.

Et avec le problème de chômage, des citoyens togolais ont trouvé qu’ils peuvent utiliser leur moto comme un moyen de déplacement pour aider les autres et en gagner de l’argent. Ce fut l’avènement des taxis motos. Voyant comment le secteur de taxis motos permet aux gens de survivre, rapidement des individus ont commencé par acheter de motos aux gens pour gagner un peu d’argent. Il y a le conducteur qui gagne un peu pour faire survivre sa famille et le propriétaire trouve aussi pour compléter ses sources de revenus. Par rapport à l’extension de plus en plus grande de la ville et à la maladie de chômage, certains togolais ont trouvé qu’il faut formaliser le métier de zémidjan à travers des sociétés de taxis motos qui pullulent dans la ville.

De même l’absence d’électricité dans certaines zones de la capitale, ont amené les citoyens à utiliser des fils électriques pour se raccorder au courant sur des kilomètres. Quand vous entrez dans certains quartiers, le phénomène est si alarmant qu’on se demande pourquoi on peut abandonner des citoyens ainsi. Le besoin d’avoir l’électricité chez soi a créé ainsi le business d’électricité. Des gens qui ont de l’électricité chez eux revendent l’impulsion à ceux qui viennent se raccorder chez eux. Ils fixent eux-mêmes le coût de l’impulsion. Et à la fin du mois la CEET vient faire les relevés de compte chez eux. Chaque mois le propriétaire du compteur électrique collecte l’argent de ceux qui se sont raccordés chez lui. Ils arrivent ainsi à gagner de l’argent pour payer leur propre consommation et parfois même en tirer des bénéfices. Dès que le courant électrique, vient dans un quartier, le phénomène d’araignée électrique disparaît automatiquement.

En prenant les faits de cabines téléphoniques, zemidjan, électricité araignée pour ne citer qu’eux… nous nous rendons compte qu’au lieu de se battre pour ses droits, le togolais optent pour un système alternatif qui lui permet de mettre en place une économie informelle de survie.

Le phénomène de Wi-Fi zones n’obéit qu’à cette loi du refus de revendications de ses droits au profit d’une méthode alternative de satisfaction partielle de ses besoins et d’en créer une économie informelle de survie. Le phénomène Wi-Fi zone avec la décision de l’ARCEP montrent simplement aujourd’hui la limite de l’adaptation et le refus volontaire de l’Etat de mettre en place un environnement d’épanouissement pour tous sans distinction aucune.

Et ceci montre que si même on se donne à l’économie informelle pour croire qu’on peut survivre dans la dictature, une fois que le secteur économique informel va prendre de l’ampleur, la minorité qui s’accapare de la richesse du pays va chercher à contrôler ce commerce pour être le principal bénéficiaire. Et le citoyen qui pense trouver un moyen pour satisfaire ses besoins et gagner un peu d’argent va redevenir le métayer de la minorité, car pour le contrôle du secteur informel économique, seule la minorité a les moyens financiers.

Si nous restons encore silencieux, les Wi-Fi zones vont devenir un business très lucratif pour la minorité de Gnassingbé Faure. La décision de l’ARCEP exige de nous les citoyens à se lever pour le droit à l’information et à l’accès facile des moyens de communication. Nous n’avons pas besoin de se battre pour des Wi-Fi zones. L’internet est aujourd’hui l’oxygène de l’économie. On ne peut pas prétendre développer son pays avec la cherté de l’internet au Togo et ce niveau médiocre de qualité de connexion. C’est l’heure pour tous les togolais de mettre fin à la culture d’acceptation, d’adaptabilité de la dynastie et de s’organiser pour exiger leurs droits.

Avec l’affaire de Wi-Fi zones il est plutôt question de :

De la réduction du coût de l’internet et de communication au Togo

La mise en place de la connexion partout et en tout moment au Togo

Par rapport à l’activité économique en ligne et l’importance de la connexion dans les différentes activités quotidiennes; il est l’heure qu’on procède à une réduction drastique des coûts de l’internet au Togo.

Sans les appels en ligne à travers les applications WhatsApp, Messenger, Telegram autres, peut-être aujourd’hui les coûts d’appels de Togocom et MoovTogo vont demeurer encore élevés.

Même avec cette nouvelle forme d’appel via les applications par rapport à la qualité de connexion au Togo, les coûts d’appels sont toujours très élevés par rapport aux autres pays. Quand nous comparons les prix de connexion internet et l’impulsion d’appel au Togo aux pays de la sous région, notre pays demeure un endroit où l’internet est trop cher.

Aujourd’hui, ce qu’il nous faut, c’est une mobilisation citoyenne pour la réduction complète des coûts de l’internet et de la communication au Togo. La réduction des coûts de l’internet et de communication va rapidement rendre plus dynamique l’activité économique de nous tous et nous allons avoir une fluidité dans nos différents travaux quotidiens .

Nous sommes une génération de résultats positifs.

La victoire est la nôtre maintenant.

Fovi Katakou ( b-a-b-a, RAL)

Nature-Homme-Société

Source : 27Avril.com