Togo / Affaire des enfants enlevés par le SCRIC : L’erreur de la juge Okate couterait 2,5 millions FCFA à la mère des enfants

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Si l’ordre des avocats disposait d’un baromètre dés prestations et les honoraires, aucun problème ne se poserait. Mais à défaut, on s’interroge si les informations qui nous parviennent sont réellement ce qu’elles devraient être.

Au cas où l’avocat de la mère des trois enfants enlevés persistait dans ses prétentions, l’entière responsabilité incomberait à la juge Okate Tchonanke, celle qui a, par complaisance ou intérêt, délivré une ordonnance de garde des trois enfants au sieur NNOLUM Ugechukwu, le père.

Après que nous avons dénoncé cette pratique qui a consisté à ignorer la première ordonnance délivrée antérieurement par un juge depuis 2018, pour en prendre une autre, laquelle aurait permis au père et au parquet du tribunal de procéder à l’enlèvement des enfants en pleine rue, la juge Okate Tchonanke a pris une autre ordonnance de rétractation moins de 24h plus tard. Annule ainsi sa première bourde.

Mais quelle doit être la prochaine étape devant permettre à la mère de famille de récupérer ses enfants? A en croire un juge, il suffirait que l’avocat de la dame, si elle en a, se présente au parquet du tribunal, muni de l’ordonnance de rétractation ; le procureur ferait le reste et la mère et son avocat iraient chercher les enfants sans autre forme de procédure.

Mais voilà, des indiscrétions font état de ce que, pour ce faire, l’avocat de la dame réclamerait la coquette somme de.. .2.500.000 CFA! Alors qu’il aurait déjà encaissé 100.000 FCFA pour prendre connaissance du dossier.

Nous avons du mal à croire à çà. Alors nous avons joint l’avocat à propos, mardi après-midi. Il nous a éconduits, laissant croire qu’il ne parlerait pas au téléphone et qu’on devrait prendre rendez-vous. Chose que nous avons docilement faite quelques minutes plus tard. Rendez-vous nous a été donné sur le lendemain, le mercredi 28juillet, entre 11h30 et 12h.

Lorsque, las d’attendre au secrétariat, nous avons, daigné l’appeler pour lui rappeler le rendez-vous, c’est d’abord pour nous entendre dire que le rendez- vous était pour 9h, Il a ensuite demandé qu’on patiente. Tant et longuement que nous avons vidé son cabinet sans être reçu.

De quoi a peur cet avocat si la somme qu’il réclame ne souffre d’aucun abus ? Une femme à qui ses enfants ont été enlevés et qui, pour les reprendre, devrait débourser 2,5 millions FCFA? Il est des situations que la hiérarchie judiciaire ne devrait pas tolérer. Sous d’autres cieux et devant des autorités justes, et l’avocat, et la juge devraient s’expliquer quant aux prétentions d’honoraires pour l’un, et à la décision de prendre une contre ordonnance avant de se rétracter pour la seconde.

Doit-on comprendre que sans le versement intégral des 2,5 millions CFA, les enfants continueront de dormir dans les locaux du Service central’ de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC)?

Une autre situation devrait interpeller le’ barreau togolais et son Bâtonnier. Le 14 juin 2021, une requête aux fins d’ouverture du portail du domicile où vivaient les enfants avant leur enlèvement a été adressée au président du tribunal de Lomé.

Dans une ordonnance n°1869/2021 prise 48 heures plus tard, soit le 16 juin 2021, Kossi Kutuhun, président dudit tribunal, au vu de la requête, de l’urgence, des dispositions de l’article 163 du Code de Procédure civile, autorise « la requérante à procéder à l’ouverture de la porte du domicile dont s’agit sis à la résidence du Benin de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et à procéder à l’inventaire des effets du requis qui s’y trouverait ».

Mais près de 45 jours après cette ordonnance, l’avocat n’a pas daigné s’exécuter. S’il nous avait reçus, nous lui aurions également posé la question pour comprendre sa nonchalance.

A ce jour, l’avocat n’a pas jugé utile de prendre langue avec nous pour expliquer ce qui se passe. A moins qu’il ait quelque chose à se reprocher dans sa façon de traiter un dossier dans lequel la vie de trois enfants est en jeu.

Si nous taisons le nom de l’avocat, c’est pour lui permettre de se rattraper et donner le temps à l’ordre des avocats et au Bâtonnier de s’impliquer dans l’affaire pour une sortie honorable qui ramène la tranquillité d’esprit tant aux enfants qu’à leur mère. Parc que cette facture frise un abus.

Godson K.

Source : Liberté N°3436 du Vendredi 30 Juillet 2021

Source : 27Avril.com