Il n’a pas fallu 24 heures avant que la juge Okate Tchonanke rapporte l’ordonnance ayant conduit à l’enlèvement de trois enfants par le Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC). Les trois enfants retrouveront-ils désormais sans protocole la chaleur familiale et maternelle ?
« Par ces motifs, ordonnons la rétractation de l’ordonnance de garde d’enfants n°37/2021 en date à Lomé du 04 février 2021 ; ordonnons en conséquence la remise des enfants NNOLUM Phoenix Ugonna, NNOLUM Nicole Adaugo et NNOLUM Mikel Chinedu à leur mère conformément à l’ordonnance n°263/2018 du 02 novembre 2018 ; déclarons la présente ordonnance immédiatement exécutoire, nonobstant toutes voies de recours et sans caution », a écrit la juge Okate Tchonanke dans son ordonnance de rétractation n°203/2021. C’était le vendredi 23 juillet dernier.
Il est des informations qui font réagir. Celles portant enlèvement des enfants de dame Chawki-Kamel Noëline, épouse Nnolum Ugochukwu, sur le chemin de l’école n’a pas mis longtemps à connaître de réaction.
En effet, moins de 24heures après la publication de l’article intitulé : « Une juge au cœur d’une affaire d’enlèvement de 3 enfants par le SCRIC», la juge ayant délivré l’ordonnance sur la base de laquelle le sieur Nnolum Ugochukwu aurait sollicité le SCRIC pour faire enlever en pleine rue Phoenix, Nicole et Mikel le 25 mai 2021. Déjà deux mois que les trois enfants sont dans les locaux de la Gendarmerie. Ce faisant, aucun d’entre eux n’a pu passer les compositions de fin d’année, du fait de leur père, un Nigérian qui a déjà eu par le passé à kidnapper les enfants pour les emmener au Nigeria. Il a fallu la providence divine pour que les enfants foulent à nouveau le sol togolais.
Que s’est-il passé avant que la juge n’ait délivré sa première ordonnance ? Toujours est-il que depuis vendredi 23 juillet 2021, elle est revenue sur sa décision et a pris une autre ordonnance dans laquelle elle reconnaît la validité de celle prise par son collègue, le juge Mewonawovo Kokou Bassah qui avait confié la garde des enfants à leur mère. Doit-on dire « tout est bien qui finit bien » ? Pas vraiment.
Le père dont on ne veut pas qualifier la nature de sulfureuse, a déjà kidnappé les enfants. Ce qui veut dire qu’il peut encore le refaire s’il est débouté par la justice. Et plutôt que de se focaliser sur les enfants, le SCRIC devrait avoir un œil sur lui plutôt. Si un père de famille supposé est capable de foutre en l’air la scolarité de ses trois enfants, on ne sait pas de quoi il peut être encore capable.
Quid de la maison habitée à la résidence de la caisse ? « Nous avons tenté de joindre en vain le père. Son numéro est inaccessible ; et pourtant, des informations confirment qu’il est régulier au SCRIC. Les mêmes informations font état de ce que la maison qu’habitait la famille à la résidence de la caisse serait squattée par des forces de l’ordre. A quelle fin ? », avions-nous écrit. Si les forces de l’ordre sont au service de la justice, du moment qu’une ordonnance vient confirmer la garde des enfants, il ne doit plus y avoir de raison que l’accès à la maison soit interdit aux ayant-droits.
Rappelons que dans la formule exécutoire, le Procureur Général près la Cour d’appel et celui près le tribunal de première instance de Lomé, Commandant et Officiers de la Force publique sont requis par la République togolaise pour prêter main forte lorsqu’ils seront requis.
Godson K.
Source : Liberté N°3432 du Lundi 26 Juillet 2021
Source : 27Avril.com