Crash d’un avion ce vendredi 2 décembre 2022 aux environs de 7 heures à l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé (AIGE), avec à son bord cinquante-cinq (55) passagers et transportant du matériel chimique. Bilan lourd: deux (02) morts, trente (30) blessés grave. Alerte et opération de sauvetage des différents services.
Hier vendredi, entre 7h et 10h du matin, les encablures de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé (AIGE) étaient très mouvementées. Retentissement de sirènes et mouvements d’ambulances et autres véhicules d’intervention dans les tous les sens. C’était dans le cadre de la troisième édition de l’Exercice du plan d’urgence de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé (EPULO) 2022.
Simulation
Un avion, avec à son bord 55 passagers dont trente-trois (33) hommes et dix-huit (18) femmes parmi lesquelles deux (02) enceintes, quatre (04) enfants dont deux (02) bébés et cinq (05) membres d’équipage, transportant du matériel chimique, tente de se poser en urgence sur la piste 22 de l’aéroport de Lomé, après que le pilote a perdu le contrôle. Entre-temps, un feu se déclare dans le cockpit. L’avion s’écrase à 7 h 15 min à une demi-dizaine de mètres hors de la clôture, avec tous ses passagers et membres d’équipage. Le bilan est lourd : deux (02) morts dont le commandant de bord, trente (30) blessés graves parmi lesquels le copilote, quinze (15) blessés légers. Sur le lieu du crash, des débris éparpillés encore en feu et des fumées par endroits. « Maman, maman », balbutiait un enfant d’environ un an, dont la mère est décédée dans le crash…L’alerte tombe à 7 h 18 min. Situation de crise, intervention d’urgence pour sauver des vies.
Toute la zone de l’aéroport jusqu’au Centre des expositions et foires à Togo 2000 qui accueillait l’ouverture officielle de la foire cette année est bouclée pour éloigner les curieux et éviter les attroupements de la population pouvant entraver les opérations de secours, mais également les badauds qui pourraient être tentés de voler des biens des passagers accidentés, comme cela arrive souvent. Les sapeurs-pompiers débarquent et tentent d’éteindre les dernières braises. Un poste médical avancé (PMA) est vite installé pour soigner les blessés. Dans les tentes promptement érigées pour les accueillir, des blessés tout ensanglantés aux habits déchirés gémissent. «Sauvez-moi, je ne veux pas mourir !», « J’ai une femme et deux filles, sauvez-les ! », « Il est où, le Docteur ?! », criaient-ils. D’autres sont évacués dans la maison du Hadj à côté de l’aéroport où est érigé un centre de soins d’urgence, d’autres encore dans un état alarmant transportés aux cliniques Saint-Joseph, Biasa, Esperance…Les familles alertées affluent à l’aéroport pour s’enquérir des informations.
Avec ce décor, on se croirait dans le vrai. Mais ce crash et tout ce branle-bas étaient juste une simulation pour aguerrir les différents organes de l’aéroport à pouvoir gérer une situation de crise.
EPULO 2022
« Tester la réactivité des différents organes qui composent notre cellule de crise : combien de temps ils mettent pour être sur la zone. Quelles sont les actions qu’ils déploient pour sauver les gens ? Comment on déploie le PMA et surtout le service SLI pour éteindre les flammes ? Le cordon pour sécuriser la zone ? », indique le Directeur Général de la Société aéroportuaire de Lomé Tokoin (SALT) et Directeur de l’exercice, le Col Dokissime Gnama Latta, au cours d’un point de presse au Centre de traitement des opérations d’urgence (CDOU) de l’aéroport. « Ce que nous recherchons, nous l’avons trouvé : le reflexe, la célérité (…) Tout le monde a joué sa partition». Gnama Latta se félicite de la réussite de l’opération, avec même une avance de cinquante-deux (52) minutes sur le temps de clôture.
Le satisfecit était général. « J’ai vu comment tout le monde s’est mobilisé, la célérité avec laquelle toutes les équipes se sont déployées », a concédé le ministre des Transports aériens, ferroviaires et terrestres Affoh Atcha-Dedji, entre-temps descendu au PMA pour consoler les victimes, en compagnie de son collègue de la Sécurité et de la Protection civile, Gal Damehame Yark. « On ne dirait pas que c’est une simulation (…) On se croirait dans la réalité », renchérit ce dernier, parlant d’«un exercice à encourager » et souhaitant que cette réactivité « soit un réflexe ».
L’exercice s’est déroulé en présence des représentants de structures aéroportuaires de pays frères dont le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Cameroun et la Centrafrique tout émerveillés de sa réussite. «Opération de belle facture dans la mesure où l’ensemble des intervenants nécessaires à la gestion d’une crise, surtout liée à un crash d’aéronef ont été déployés (…) La chaine de commandement a bien fonctionné », a confié à la presse Alexis Zongo, Responsable des Operations de l’aéroport de Ouagadougou. Il veut visiblement implémenter cette expérience au Burkina. «C’est toujours bien d’aller voir ce que les autres font ailleurs pour avoir un retour d’expériences», dit-il.
Cet exercice s’inscrit dans le cadre d’une recommandation de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) prescrivant des exercices de ce genre. Cette année, le Togo en était à la 3e édition de son EPULO, après les exercices de 2015 et 2018.
Tabloïd-Togo avec IciLome
Source : icilome.com