Si la Covid-19 n’avait pas existé, le Togo allait la créer, c’est finalement la conclusion à laquelle beaucoup de Togolais sont parvenus avec la gestion étouffante faite de cette pandémie par le pouvoir de Faure Gnassingbé. Autant on salue le ferme engagement du gouvernement dans cette lutte, encore que les infrastructures hospitalières soient décapantes, on constate trop d’exagération. La dernière trouvaille est l’obligation vaccinale avant d’accéder aux lieux de cultes.
En effet, dans un communiqué en date du 15 novembre, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires, Payadowa Boukpessi annonce qu’à partir du vendredi 19 novembre, les lieux de cultes (toutes confessions confondues) légalement reconnus par le ministère de l’Administration Territoriale et n’ayant pas été pris en compte lors de la jauge de 75% de réouverture progressive dans le Grand Lomé, pourront rouvrir.
Cette décision se justifie par «l’évolution positive actuelle enregistrée dans la lutte contre la pandémie». Il ajoute qu’à partir du 03 décembre, l’accès aux lieux de culte sera subordonné à la présentation d’un pass vaccinal ou d’un test PCR négatif de moins de trois jours.
L’objectif est de poursuivre la lutte, particulièrement en cette période de préparation de fêtes propice aux grands rassemblements. La reprise des activités religieuses ne concerne en outre que les cultes de journée, précise le gouvernement. Dans ce sens, «sont et demeurent interdits, les cultes de nuit et les veillées nocturnes de prière, sauf dérogation exceptionnelle».
La pagaille de trop
D’emblée, cette décision est une violation de la liberté religieuse. Les leaders religieux s’étaient déjà opposés à cette injonction lors d’une rencontre avec le Premier ministre Victoire Tomegah-Dogbe.
Si le gouvernement finit par l’imposer de façon unilatérale, on peut finalement se poser des questions sur son application. D’abord qui contrôle qui ? Ensuite dans une mosquée ou une église où plusieurs fidèles sont dehors, comment le gouvernement va-t-il faire passer cette mesure impopulaire ? On peut facilement imaginer le grand désordre qu’occasionnera cette pagaille de trop.
Dans un pays où la vie chère est une chape de plomb qui mine le quotidien des Togolais, ce pouvoir n’a pour principal programme de gouvernance que le coronavirus, c’est simplement dégueulasse.
Kokou AGBEMEBIO
Le Correcteur Info
Source : icilome.com