Togo, Abus et Impunité : Violence gratuite des Forces de l’«Ordre» et de «Défense» contre de paisibles citoyens. De la pure lâcheté !

0
623

Deux faits malheureux ont marqué la fin de la manifestation de la coalition de l’opposition togolaise le samedi 2 décembre 2017. D’abord c’est un camion à bord duquel se trouvaient des manifestants du PNP qui, cherchant à éviter les brutalités militaires, s’est renversé en faisant de nombreux blessés graves.

Togo, Abus et Impunité : Violence gratuite des Forces de l’«Ordre» et de «Défense» contre de paisibles citoyens. De la pure lâcheté !

Ensuite, c’est la férocité avec laquelle les forces de l’ordre et surtout de défense ont agi, s’opposant à toute personne portant un habit à la couleur rouge de traverser la voie qui mène à l’état major des forces des armées ou vers la présidence de la République (Lomé 2).

Personne ne comprenait cette paranoïa des autorités togolaises, dirons-nous des officiers de l’armée qui ont ordonné à leurs éléments de faire un cordon pas possible pour bloquer ces citoyens qui ont porté la couleur d’un parti politique légalement reconnu par l’État qui rentraient chez eux à la maison après avoir pris part à la marche.

Personne ne comprend la hargne avec laquelle des gens censés défendre et protéger les populations s’en prennent à ces dernières. Personne ne comprend se qui se passe et qui fait que des dirigeants d’un Etat s’en prennent ainsi à leur peuple.

La scène était tout simplement piteuse. A Atikoumé ce 2 décembre 2017, on avait cru à un moment donné que le Togo était en guerre. Un contingent de soldats, a bloqué toute la voie et a sommé tous ceux et celles qui avaient porté des habits aux couleurs de la coalition de l’opposition, surtout la couleur rouge de se déshabiller avant de passer. Scène scandaleuse ! Devant le refus de ces derniers, le commandant donne l’ordre de charger la foule compacte qui demandait le passage pour rentrer tranquillement chez elle. Sans sommation. Responsables politiques, militants de l’opposition, passants et revendeurs qui étaient à bord de voie ont été chargés. Cela ressemble à un acte prémédité sinon personne ne comprend pas pourquoi des soldats ont copieusement molesté des citoyens sans armes au point que certains de ses citoyens ne soient évacués dans des centres de santé pour des soins.

La même scène s’est produite au niveau du bar 3K, non loin du quartier Adéwui. Et là, c’est la garde présidentielle qui s’est fait inviter dans la danse. Personne n’en croyait au zèle du commandant de cette unité qui n’a pas voulu entendre les responsables de la coalition accouru sur les lieux. Ce dernier intima l’ordre à ses éléments de charger tous ceux qu’il avait en face de lui, pour la plupart des manifestants qui rentraient à Agoè. Faites-vous une idée de celui-là qui a été formé pour tuer en cas d’invasion qui se trouve en position de force devant des gens aux mains nues qui n’avaient pour arme que des chansons ? Imaginez-vous sa réaction ? Des compatriotes ont été copieusement bastonnés et passés à tabac. On déplore des blessés graves dont Francis Pedro Amuzun et madame Nukafu ainsi que bien d’autres compatriotes.

Vidéo : Mme Nukafu raconte…

Qu’est-ce qui peut en fait justifier cette intervention bestiale des forces de l’ordre et de défense ?

La mobilisation fait-elle aussi trembler le régime au point de déployer la méthode forte pour faire plier les militants de l’opposition ? Au moment même où l’on annonce à cor et à cri un soit disant dialogue qu’on veut « franc » entre les acteurs de la vie sociopolitique togolaise, doit-on se laisser aller à ces genres de comportements ? Que gagne le régime togolais en usant de la force brutale et bestiale pour opprimer un peuple en quête de sa liberté ? Pourquoi cherche-t-on chaque fois à faire couler du sang innocent sur la « Terre de nos Aïeux » tout arguant qu’on prône la paix des fils et filles du pays ?

Qui est-ce qui donne l’ordre aux forces de l’ordre et de défense pour qu’elles agissent de la sorte envers un peuple qu’elles sont censées défendre et protéger? L’armée est-elle pour ennemi le peuple? Pourquoi est-elle citée en exemple dans des missions de paix et de bons offices à l’étranger et qu’à l’intérieur elle se transforme en bourreau du peuple? Comment comprendre cette attitude de l’armée togolaise ? Pourquoi les autorités togolaises s’entêtent-elles à ne pas comprendre et répondre aux aspirations du peuple ?

Le poète italien Horace n’a-t-il donc pas raison dans le cas du Togo justement quand il affirme que : « Quand les dieux veulent détruire quelqu’un, il lui ôte la raison » ? Puisque rien ne justifie ces actes ignobles et barbares que posent ceux qui incarnent les rênes du pouvoir au Togo.

Arrêtez s’il vous plaît le massacre. Et sachons lire dans le signe des temps. On n’est pas en guerre mais on veut juste un minimum de liberté sur la « Terre de nos Aïeux ».

Idelphonse Akpaki

Source : La Gazette du Togo

Titre : 27avril.com

27Avril.com