Malgré la honte, malgré son impopularité, malgré son rejet total par un peuple désabusé, Faure Gnassingbé persiste et signe. Il veut coûte que coûte rester à la tête du Togo comme président de la République. C´est ça qui l´intéresse: le pouvoir, le pouvoir absolu comme il l´a appris de son père. Même s´il ne s´occupe pas du développement du pays, même s´il est là pour protéger le vol, les assassinats, les gabegies de toutes sortes de sa minorité, même si les morts injustes de ses compatriotes causés par son armée aux allures de milices tribales restent impunis, l´enfant d’Éyadéma ne veut rien entendre. Touche-pas-à-mon-pouvoir.
Et comme un malfaiteur de sa trempe, assis sur d´immenses richesses imméritées n´est jamais seul, il a forcément des soutiens à l´intérieur et à l´extérieur du pays. Oui, Faure Gnassingbé compte plus sur ses complices internes comme externes, pour pallier le manque de légitimité qu´il ne mérite pas et ne méritera jamais auprès des Togolais. Sa supposée prestation de serment de ce dimanche 03 avril 2020 est la suite logique de sa logique à lui: refuser toute idée d´alternance et se maintenir vaille que vaille au pouvoir, même s´il faut pour cela arriver à un génocide en massacrant les autres communautés hostiles à son règne à vie. Des débuts de génocide au Togo, on en a déjà connu, hélas! sous Gnassingbé 1 et surtout sous Gnassingbé 2.
Éyadéma avait inauguré le culte du régionalisme, du tribalisme et du népotisme dans un pays à plus de 40 ethnies. Au lieu de réaliser dans les faits l´amour entre les Togolais et l´unité nationale comme le chantaient ses discours, l´homme du malheur du Togo avait plutôt fait amplifier les divisions et mis sur pied une armée dont les premiers responsables viennent de son village d´origine. Sous Faure Gnassingbé, tous ces travers se sont accentués et trouvent leur application dans l´administration, dans la vie de tous les jours du Togolais et surtout dans l´armée, la gendarmerie, la police, la douane, etc…Et les assassinats récents de paisibles citoyens au cours du couvre-feu par les forces de défense ou de sécurité en disent long sur les divisions ethniques volontaires de la société togolaise. Un couvre-feu pour briser la chaîne de contamination du Coronas-virus est devenue une occasion pour semer la terreur et la désolation dans les familles.
À quand donc le début du développement si depuis 60 ans pratiquement, si depuis surtout l´assassinat du premier président démocratiquement élu, Sylvanius Olympio, le 13 janvier 1963, notre pays n´a jamais retrouvé son rythme normal? Depuis cette date, comme une malédiction, le Togo est allé de crises politiques en crises politiques jusqu´en 2020, parce que tout simplement les Togolais n´ont pas réussi à mettre fin à la dangereuse dictature de Gnassingbé Éyadéma. C´est elle qui perdure à travers Faure Gnassingbé qui n´a fait que profiter de la logistique de terreur mise en place par son géniteur. Et pour le malheur des Togolais Faure a juré d´être encore plus méchant que son prédécesseur de père.
Et c´est pourquoi, pendant que d´autres pays pas très éloignés connaissent l´alternance et se développent, les Togolais sont obligés de passer le clair de leur temps à penser aux solutions pour venir à bout du drame qui les ravage. Et ce ne sont pas ceux qui sont au pouvoir autour de Faure Gnassingbé qui permettront que ces solutions soient possibles. Ils l´ont maintes fois démontré.
Alors que faire, pendant que Faure a une nouvelle fois choisi le passage en force? La méchanceté de beaucoup de nos leaders de l´opposition contre le peuple n´est plus un secret. On sait désormais que beaucoup de ces prétendus opposants se sont engagés pour faire carrière dans l´opposition. Les souffrances des populations qu´ils dénoncent à longueur de journées dans leur discours, constituent en réalité le dernier de leurs soucis. Les derniers soubresauts autour de la victoire du candidat de la dynamique Kpodzro ne l´ont pas montré à suffisance? N´est-il pas temps que les populations togolaises elles-mêmes, de Lomé à Cinkassé, prennent leur destin en main?
Samari Tchadjobo
03 mai 2020
Allemagne
Source : 27Avril.com