Les menaces et intimidations à l’encontre des populations, des acteurs de la société civile ou des partis politiques, s’inscrivent dans la longue tradition de la gouvernance de la terreur et de l’impunité du système politique Gnassingbé. Tous les espaces démocratiques doivent disparaître et les règles d’un Etat de droit ne doivent s’appliquer que dans le cadre arbitraire des géométries variables. L’armée, plus précisément sa partie non républicaine, est donc de plus en plus instrumentalisée ou incontrôlée. En tous cas, elle ne rend pas compte au Peuple togolais. Les femmes des soldats qui commettent de telles exactions doivent en prendre conscience.
Il n’y a donc pas une armée au service du Peuple togolais, mais bien une armée au service d’une oligarchie, et qui pour la maintenir au pouvoir, travaille contre le Peuple togolais, est au service des intérêts de puissances étrangères de plus en plus privés. Pour cela il fallait intégrer l’armée togolaise à la vie politique et lui trouver un bouc-émissaire intérieur, ce fut et reste le Peuple togolais. Tant que le Peuple ne se révoltera pas contre cet état de fait, les voies de l’alternative courent le risque de voir le marathon démocratique se rallonger.
Le système militarisé, clanique et ésotérique togolais a graduellement transformé la fonction régalienne de la défense du territoire, mais aussi la protection et la sécurité des populations en un dispositif sécuritaire de contrôle par les forces armées togolaises. En filigrane, c’est une idéologie de conservation ad aeternam du pouvoir qui a été mise en place, non sans l’aide des instructeurs des anciennes puissances coloniales.
Les forces armées se sont donc substituées aux forces de police, de gendarmerie. Elles se sont adjointes des nouveaux acteurs non officiels comme les milices paramilitaires, souvent cachées derrière des sociétés dites de sécurité ou de gardiennage. On retrouve ces dernières systématiquement lorsque les possibilités de voir le régime basculer pointent à l’horizon. Mais au cours des périodes électorales, il faut bien constater que ces forces hors-la-loi viennent prêter main forte à l’armée, engendrant de la confusion, une plus grande insécurité, fondée sur une gouvernance de l’impunité. Paradoxalement, les milices paramilitaires et alignées sur le pouvoir peuvent aussi se présenter sous la forme d’associations. On peut les retrouver notamment pour les activités de délation, diplomatiquement appelées « renseignement », au niveau de certaines associations estudiantines, ou des extrapolations du parti RPT/UNIR, mais de plus en plus dans les oeuvres sociales et de charité, et même dans les églises… Il y a aussi des militaires retraités et d’anciens combattants désireux d’arrondir leur fin de mois, qui pour lutter contre la délinquance et la criminalité, deviennent eux-mêmes des délinquants et des criminels. Certains se sont spécialisés dans les forces anti-émeutes et ont des liens incestueux avec différents réseaux ésotériques, d’argent, militaires et bien sûr avec la françafrique.
Source : RCDTI
Source : 27Avril.com