Togo- 27 avril : Le message de Dr Agbéyomé Kodjo aux Togolais

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L’opposant Agbéyomé Kodjo qui s’autoproclame « président démocratiquement élu » à la dernière présidentielle du 22 février 2020 s’adresse aux Togolais à l’occasion du 61e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale. C’est à travers ce message. Bonne lecture.

ADRESSE A LA NATION DU 27 AVRIL 2021 DU PRESIDENT DEMOCRATIQUEMENT ELU DU TOGO, SE DR GABRIEL AGBEYOME MESSAN KODJO, A L’OCCASSION DU 61-EME ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE NATIONALE

Mes Chers Compatriotes,

Togolaises et Togolais,

Chers Amis du Togo,

En ce solennel 61ième anniversaire de l’indépendance  nationale, où plus que jamais les pensées du Peuple togolais sont sans doute tournées vers cette étape cruciale de la proclamation historique du jour sacré de notre Libération nationale, voilà que résonne et vibre dans nos cœurs cette phrase profonde restée célèbre du Père Fondateur, Sylvanus Olympio, qui disait je cite : « Sentinelle que dis-tu de la nuit ? La nuit est longue mais le jour vient ».

Ce jour-là qui ouvrit une belle ère d’espérance pour le Togo, fut assombrie par l’assassinat de ce Grand Homme d’État dont le pays n’a pas fini de porter le deuil cruel, tel un fardeau des plus pesants, en bandoulière sur son chemin de vie.

Cette nuit sombre, dont le peuple se sera solennellement affranchi, hélas est revenue nous recouvrir de son manteau difforme, seulement peu de temps qu’aura duré notre optimiste et enthousiaste pari d’espérance.

L’immense majorité de la population croupit dans le dénuement le plus sordide et abject face à l’incurie et à l’absence de patriotisme éhonté d’une minorité pilleuse et insensible, ayant fait main basse sur le patrimoine national commun.

Cette minorité criminelle et vorace fut dénoncée par Faure Gnassingbé lui-même en pareille circonstance il y a neuf ans jour pour jour, sans aucune mesure radicale pour l’éradiquer.

Le phénomène de corruption  prit des proportions à tel point qu’il a investi tous les secteurs de la vie socio-économique du pays  comme le confirme  l’indice de perception de la corruption  de  Transparency international classant le Togo 31ième pays le plus corrompu sur 54 pays observés.

Sans oublier que la « MusterKolonie » des Allemands est relégué au rang de 9ième pays le plus pauvre du monde selon le classement par PIB par habitant, en parité du pouvoir d’achat par la Banque Mondiale en 2016, et au rang de 14ième le plus malheureux au monde selon le classement 2021 de de l’indice du bonheur par l’ONU.

Plusieurs décennies de militantisme, d’expertises, et de réels combats acharnés déployés sur le terrain de la dignité nationale ont jalonné la trajectoire de vie de notre valeureuse nation, avec à la clé tous ces martyrs, moult blessés à vie, des exilés innombrables, des vies entières brisées et tous ces autres laissés pour compte bien souvent anonymes.

En somme le combat national et patriotique pour l’Alternance aura été entamé voici trois décennies plus précisément avec l’ouverture du pays au multipartisme advenu dans les années 90.

Nous voulons ici solennellement rendre le juste hommage mérité à tous ces pionniers tant passés de vie à trépas, que survivants parmi nous.

Dans ce processus épique de promotion et de protection de notre dignité intégrale, le peuple a toujours su répondre à l’appel des leaders politiques en lutte pour l’Alternance. C’est par contre et très souvent au niveau du leadership que ladite bataille s’embrouille et se perd en conjecture au grand désarroi des populations.

Comment comprendre que dès lors que ceux qui se sont crus propriétaires du titre foncier du Togo, s’adjugent un prétendu droit de vie ou de mort sur leurs compatriotes leurs déniant tous leurs droits et devoirs fondamentaux parmi lesquels la liberté d’opinion ou le devoir sacré à la contestation naturelle, ou la rébellion salvatrice face à tout ordre politique établi, retors, inique, injustifié donc inacceptable, puissent bénéficier du soutien ouvert ou implicite d’une frange de l’opposition en temps de crise de confiance ou de revendication des droits du peuple, notamment sa volonté exprimée dans les urnes au travers des alibis qui ne résistent ni au bon sens, ni à la raison, ni à la vérité?

Mes Chers Compatriotes,

Togolaises et Togolais,

Chers Amis du Togo,

Notre  longue marche républicaine, tumultueuse et pénible, hérissée de sang noble, de sueurs pesantes et de gémissements sourds ; le Togolais a perdu les repères de la joie de vivre, s’est dissipé dans la méfiance et se voit enlisé dans le sentiment de rejet de l’autre avec la perte progressive de son sens inné d’hospitalité légendaire avéré.

Livré à lui-même quelque part sur la route, son identité spoliée, il n’arrive plus à subvenir aux besoins vitaux essentiels et aux autres services sociaux de base dus à sa famille ou ses proches tels que la nourriture, l’éducation, la santé, la formation, l’emploi et les loisirs.

Oui encore une fois hélas, il flotte la désagréable impression que tous les espoirs sont minés, l’ascenseur social bloqué, l’autorité parentale affaissée, l’encadrement des enfants menacé, la chaîne de transmission des valeurs de la société en panne sèche et l’avenir de la nation gravement compromis.

Le seul refuge du Togolais reste aujourd’hui fort heureusement l’invocation du Dieu salvateur pour s’extirper du piège de la dictature cinquantenaire. Or donc le Bon Dieu Pasteur, La Providence, a exaucé la prière de son troupeau le 22 février 2020.

Mes Chers Compatriotes,

Togolaises et Togolais,

Chers Amis du Togo,

Il n’est de doute dans l’esprit de personne, d’aucun Togolais de l’intérieur et de l’extérieur, de nos voisins de la sous-région, du reste de l’Afrique, ni non plus de qui que ce soit, dans  la communauté internationale que le Peuple togolais a administré une triomphale, sévère et magistrale raclée inouïe à Faure Gnassingbé crûment confiné à moins de 20% du corps électoral, en élisant à la magistrature suprême le candidat de la DMK, le candidat  des pauvres et des  laissés pour compte, le Dr Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo, votre humble serviteur.

Mais  le voilà et voici qui refuse catégoriquement  de s’avouer battu, et de se résoudre à quitter le pouvoir. Il s’y agrippe par la violence, l’usurpation,  la forfaiture, et le douteux soutien scabreux et indécent de certains milieux étrangers, moyennant force, prévarications et manipulations, compromissions et autres trahisons pouvoiristes, qui entament et flétrissent très gravement notre crédibilité, notre sens de l’honneur et notre code référentiel de dignité nationale.

N’avons-nous pas tiré assez les justes leçons du passé qui s’imposent aux fins de savoir et pouvoir à la fois rendre hommage et faire justice au Peuple togolais déboussolé, qui pourtant s’est exceptionnellement mobilisé et acquitté de sa part de tache nationale avec panache le 22 février 2020 ?

Pourquoi sommes-nous comme soumis à cette sorte Sisyphienne de malédiction indue ? Pourquoi ne pas estomper définitivement maintenant le mauvais mythe de l’éternel recommencement ?

Qu’est ce alors qui nous arrive si d’un côté nous sommes et restons intimement et majoritairement persuadés et convaincus que c’est le candidat de la DMK qui l’a emporté de manière si  écrasante, et cependant de l’autre côté et au forceps, nos adversaires font soutenir dans les médias et à certains d’entre nous tout le contraire de la Vérité.

Les communiqués officiels des organisations de la société civile ainsi que ceux des partis politiques de l’opposition, y compris ceux des candidats ayant pris part au scrutin du 22 février 2020 qui ont été publiés au lendemain du scrutin existent et font foi, et rendent témoignage de la victoire sans appel du candidat de la DMK.

Il est grand temps de prendre notre courage à deux mains de nous ressaisir et ensemble, soudés et solidaires, de nous débarrasser définitivement de l’usurpateur qui fait obstacle à la liberté et au bonheur du prince auxquels le Togolais a légitiment droit, le temps d’une digne vie réhabilitée avant d’aller rejoindre le Père Éternel.

Nos adversaires politiques, les usurpateurs n’ont point de mémoire car jamais nulle part au monde le mensonge ne l’emporte définitivement sur la Vérité.

Et leurs factices douceurs, sucettes de l’instant ne cachent que trop bien mal les pires félonies et autres cruelles avanies dont ils sont capables en se retournant dès demain contre les alliées de circonstances qu’ils se seront offerts aujourd’hui, pour tenter de combler leur solitude morale ambiante.

Dieu accompagne les causes justes et leur victorieux accomplissement et bienheureux dénouement. A cela il n’y a point de doute !

Les apparences de sereine tranquillité que l’imposture fait mine d’afficher au prix de surcroît honteux adoubements misérables et de félicitations félons ne sont que des comédies, des farces de mauvais goût et de théâtres d’opérette.

Le Quai d’Orsay n’était ni à l’aide ni à l’aise dans cette tragi-comédie, un an après ânonné ou orchestré pour couvrir une telle tortueuse forfaiture électorale.

La France plus que l’Allemagne et l’Union européenne, très attachés aux principes démocratiques et au droit international ne peuvent en sagesse et en responsabilité féliciter un vaincu des urnes, auteur d’un triple coup d’État, en aucune manière.

En vérité le monde entier sait qu’il y a eu un triple coup d’État électoral, militaire et judiciaire au terme duquel un certain Faure Gnassingbé s’accroche et conserve le pouvoir donc en toute illégitimité et d’évidente illégalité.

Les diplomates européens non plus ne doivent plus faire mine de regarder ailleurs quand tant d’ignominies et d’injustices se produisent.

Vous savez  que les lettres de félicitations incriminées sont des fakes, et êtes des témoins privilégiés  de tout ce qui concerne le scrutin du 22 février 2020  mais vous n’en gardez pas moins le silence. Pourquoi ?

Je vous invite à mesurer et à assumer vos inhérentes responsabilités car sous peu les choses vont indubitablement évoluer, au bénéfice du Peuple togolais souverain.

Il ne s’agit certainement pas de continuer à faire semblant, comme si le Togolais a pris peur et s’est résigné à la fatalité de l’usurpation accomplie et d’un destin de misérable esclave.

Il ne convient plus de se voiler la face. Il s’agit  de faire résolument face à l’oppresseur et de le bouter hors d’état de nuire continûment.

 L’Alternance est actée le 22 février 2020, il faut donc que le Peuple togolais en jouisse pleinement et entièrement. Et c’est ici et maintenant !

C’est vous redire aussi Chers Amis du Togo. combien nous sommes déterminés, nous Peuple togolais dans notre diversité et complémentarité, debout comme un seul Homme éclairé par une seule Femme à l’instar de la symbolique du monument de l’indépendance pour nous réapproprier la victoire historique du 22 février 2020.

Je compte en définitive sur vous pour parachever l’œuvre entamée ensemble le 22 février  2020. Il s’agit ce faisant, de contribuer à honorer la mémoire des martyrs et baliser la voie aux jeunes, améliorer sensiblement les conditions de vie de chacun et de tous avec des rampes idoines d’investissements élaborés au profit des générations présentes et futures.

Je puis vous assurer de ma ferme détermination résolue à conduire les changements et inaugurer tous les chantiers que requièrent les impérieux  devoirs de ma Charge.

Et ce, aux fins d’accompagner et de réaliser avec Vous, toutes et tous, pour notre beau pays, l’émergence qui consacre le bonheur individuel et collectif, dans la paix, la concorde, l’unité nationale, le bon voisinage, l’amitié, la fraternité, l’ouverture, la libre circulation des personnes et des biens au service du Togo et de l’Afrique conformément aux nobles Valeurs Inexpugnables du monde Panafricain. Le tout en parfaite harmonie avec la Communauté internationale Intégrée, davantage prospère et solidaire,  respectueuse de notre Dignité nationale et de nos Intérêts.

En définitive et pour conclure ce premier message solennel à la Nation, à l’ occasion de la 61iēme édition de notre Indépendance nationale, commémorative de l’accession de la République Togolaise à la souveraineté internationale, j’ai voulu, en ma qualité de Président entrant, légitimement Élu au soir du scrutin présidentiel historique du 22 février 2020 et pour le compte du MPDD porté par la DMK victorieuse – avec mes très vives,  sincères et respectueuses salutations distinguées à l’endroit de Son Excellence Mgr Philippe Fanoko Kpodzro,  Archevêque émérite de Lomé et Patriarche de la Nation, si empli de bénédictions et à Qui je souhaite une longue vie et une excellente santé, ainsi qu’à Vous toutes et tous.  Vous remerciez très chaleureusement, pour votre si précieuse confiance et inestimable marque de considération et d’estime particulièrement témoignées à mon endroit pendant toute cette épreuve.

L’Éternel bénisse le Togo !

Bonne Fête du Souvenir du 27 avril !

Vive la Liberté !

Vive l’Alternance !

Vive le Togo Nouveau !

Source : icilome.com