Après neuf mois de procédure, le ministère des Postes et de l’Économie numérique a présenté mercredi 31 mai en Conseil des ministres une communication relative à l’attribution de deux nouvelles licences à des fournisseurs d’accès à internet (FAI). Il s’agit de la société Téolis SA et du groupe Vivendi Africa Togo.
Ce 31 mai marque une avancée importante pour le marché togolais de la fourniture d’accès à internet. Sur les quinze soumissionnaires composés de groupements avec des sociétés togolaises, africaines, européennes et américaines, deux ont été retenus au terme du processus lancé en octobre 2016. La société Téolis SA et le groupe Vivendi Africa Togo. Les deux sociétés rejoignent sur ce segment de marché l’opérateur public historique Togo Telecom et le privé Café Informatique.
Selon la ministre des Postes et de l’Économie numérique Cina Lawson, cette attribution de licence s’inscrit dans une stratégie globale, qui vise notamment à démocratiser l’accès à internet au Togo. Cette ouverture du marché permettra de « renforcer la concurrence, améliorer la qualité de service, baisser les prix et enfin donner la possibilité aux consommateurs togolais de choisir entre plusieurs fournisseurs de service internet ».
Obtenir un accès à internet reste compliqué
Au Togo, obtenir internet chez soi, à la maison ou en entreprise reste une procédure relativement longue (six semaines en moyenne) et les prix proposés sont jugés élevés par les clients. « Lorsqu’on demande une ligne ADSL, il faut par exemple attendre deux à quatre semaines que les études techniques soient réalisées, et parfois autant pour que les techniciens viennent procéder à l’installation de la ligne », témoigne un client rencontré dans l’une des agences de l’opérateur public située au centre-ville de Lomé.
Une situation qui peut s’expliquer par la forte demande de connectivité des particuliers et des entreprises que ne peuvent satisfaire seuls les deux fournisseurs actuels.
La nouvelle politique du gouvernement togolais en la matière vise, selon le ministère des Postes et de l’Économie numérique, à renforcer la concurrence pour une baisse des prix et une amélioration de la qualité de service mais aussi à clarifier les conditions d’exercice de l’activité de fourniture d’accès internet.
Car désormais, « tous les FAI qui opèrent au Togo disposeront d’un cahier des charges et seront en conformité avec le cadre législatif et réglementaire en vigueur ». L’objectif étant d’augmenter le taux de pénétration du haut débit (autour de 22% aujourd’hui), pour le moment en deçà de l’ambition du gouvernement.
Quelles nouvelles offres ?
L’arrivée de nouveaux FAI doit permettre selon les autorités, une baisse très significative des tarifs sur le marché par le jeu de la concurrence. La ministre souhaite également que de nouvelles offres innovantes apparaissent aux côtés de la fourniture classique de l’accès à internet.
« Nous voulons favoriser le développement de nouvelles offres innovantes et des offres personnalisées permettant de rendre les entreprises installées au Togo plus compétitives », a souligné Cina Lawson. Les consommateurs, eux, espèrent que cette ouverture du marché améliorera la qualité du service et permettra au Togo de bénéficier des offres modernes, combinant accès à internet et aux chaînes de télévision notamment.
Jeune Afrique