C’est connu: aux idiots on ne répond que par le silence.
J’avais voulu rester fidèle à cette vieille sagesse populaire avant de me décider de prendre ma plume, tant dans les propos insistants de notre officier de pacotille le mensonge le dispute au ridicule et au déshonneur. J’ai donc jugé utile d’écrire pour essayer de cerner la personnalité d’un homme, apparemment malade, et dont la vraie place serait un cabinet de psychiatre.
De quel Atchadam parle Ouro-Koura Agadazi? Celui de la coalition des 14 partis de l’opposition ou un autre Atchadam de ses inventions?
À entendre notre Colonel parler du djihadisme dont Sokodé serait la capitale et Tikpi Atchadam le grand chef manipulateur, on se croirait dans un autre monde.
Sur la radio Kanal-fm notre menteur du jour parle de repli identitaire des tems ou kotokoli et de la manifestation de l’hostilité de certains contre des communautés ethniques à Sokodé à cause de l’idéologie du PNP. Je veux renvoyer notre fameux colonel à la brillante interview de Me Yaovi Dégli qui avait su répondre intelligemment il y a quelques semaines en rappelant que les Kabyès par exemple étaient les premiers à soutenir UNIR à sa création. Et qu’en Afrique c’est tout à fait normal qu’un leader politique soit tout d’abord soutenu par sa communauté d’origine avant de se faire connaître.
C’est plutôt les cadres du RPT/UNIR, dont Agadazi, qui ont vainement tenté d’opposer les kabyès aux kotokolis en faisant molester des ressortissants de Tchaoudjo et d’Assoli par leurs miliciens à Kara; une mosquée fut même incendiée, espérant que les tems ou kotokoli allaient s’en prendre à leurs frères et soeurs kabyès à Sokodé ou Bafilo. Mais leurs méchants plans n’avaient pu faire mouche, car rien n’oppose le kabyè au kotokoli. Et c’est en partie grâce aux appels à la retenue de Alfa Hassan qu’aucun dérapage sur ce plan n’avait été enregistré. Parler aujourd’hui d’hostilité de certains kotokolis contre des communautés ethniques sur instigation de Tikpi Atchadam serait une pure invention de l’esprit du Colonel-Ministre El-Hadj Agadazi. Et si l’on sait quel comportement on est tenu d’adopter vis-à-vis de ses semblables après un tel pèlerinage aux lieux Saints de l’Islam, nous sommes en droit de nous demander si notre El-Hadj est encore en harmonie avec sa conscience et surtout avec son Dieu.
Si l’Imam Hassan a été libéré c’est parce que son dossier est vide est que son kidnapping n’était que politique. Sinon on ne relâche pas comme ça quelqu’un qui est supposé être très dangereux pour la paix sociale. Il fut enlevé parce qu’il est proche du leader du PNP, et c’est son droit, et parce qu’il mobilise pour les marches de l’opposition et n’a pas sa langue dans sa poche. Depuis quand un tel comportement peut-il être assimilé à l’Islam radical, voire au djihadisme?
Ouro-Koura Agadazi évoque également le supposé professionnalisme de l’armée togolaise qui aurait su extirper, selon ses termes, les djihadistes du PNP cachés au sein de la population et ramené la paix. Sait-il encore de quoi il parle? Si le Colonel Agadazi considère la terreur des bérets rouges à Mango, à Bafilo et surtout à Sokodé et dans ses environs , sans oublier la barbarie des miliciens du pouvoir et des militaires sur des manifestants à Lomé, Kara et ailleurs comme un travail de soldats professionnels, alors là c’est très grave et le peuple du Togo est en droit de se battre pour faire partir ce régime qui a perdu la tête à cause des avantages du pouvoir.
Et nous attendons que le Ministre Agadazi nous donne les caractéristiques d’un djihadiste du PNP caché au sein des populations.
Selon notre grand El-Hadj de Colonel, le PNP ne serait pas un parti politique mais un mouvement islamiste très dangereux dont les membres ont envahi sa maison dans la nuit du 16 octobre 2017 pour assassiner deux militaires en faction. Selon ses dires certains de ces « djihadistes » du PNP auraient égorgé un militaire aux cris de « Allah Akbar », pendant que d’autres, 200 personnes au total, étaient occupées à décapiter le deuxième soldat. Faut-il en rire ou en pleurer?
On en rirait s’il n’y avait pas ce caractère macabre et cynique dans les mensonges de l’officier et s’il n’y avait pas surtout des vies humaines en jeu. On pourrait plutôt en pleurer à voir le comportement triste, honteux et malsain de quelqu’un qui est prêt à renier son origine, sa congrégation religieuse et à en salir les membres pour ses intérêts personnels passagers.
Tout observateur intelligent qui écoute de telles élucubrations doit se poser beaucoup de questions :
- Cette nuit du 16 octobre 2017 où l’Imam Hassan Mollah fut arrêté, on prit soin de plonger tout Sokodé dans l’obscurité en coupant l’électricité. Le PNP a-t-il la responsabilité de la Compagnie Électrique du Togo pour procéder à la coupure de courant électrique?
- Les bâtiments de la poste, de l’UTB, d’autres bâtiments publics, des commerces privés sont saccagés en quelques heures sans qu’il y ait eu intervention de nos fameuses forces de l’ordre à la gâchette facile. On est en droit se poser des questions et on serait tenté de donner raison à ceux qui disent que toutes ces destructions de bâtiments publics étaient préméditées et exécutées par des milices du RPT/UNIR aidées par des soldats; et le but était de mettre tout sur le dos des militants du PNP.
- À tout ça ils ajoutent un gros mensonge chaque fois que l’envie leur vient de ressasser leur plan criminel de cette nuit fatidique: la destruction de la gendarmerie. Quel manifestant au Togo peut-il s’approcher d’une garnison de gendarmerie pour la saccager quand on connaît la promptitude de nos soldats à tirer à balles réelles sur leurs concitoyens?
- Entre ceux qui ont été surpris par l’arrestation de leur Imam et dont quelques-uns seraient sortis spontanément pour protester et ceux qui ont eu le temps de tout préparer, couper l’électricité, procéder à l’enlèvement de Alfa Hassan; entre ces deux groupes, qui était à même de procéder à des casses et à l’assassinat de militaires?
- Revenant sur la mort des deux militaires au domicile de notre ministre, on est en droit de se demander quel but poursuivraient des militants du PNP en s’attaquant aux deux soldats en faction dans une maison? Ouro-Koura Agadazi nous dit que l’un aurait été égorgé et l’autre décapité. Avec toute l’impunité dont jouissent nos forces de l’ordre et de défense, et avec tous les crimes commis impunément jusqu’à ce jour par eux sur des innocents, les deux para-commando armés étaient-ils devenus subitement des gardiens de préfecture qui n’avaient même pas penser à tirer quelques coups de sommation en l’air pour disperser la foule?Je connais bien Sokodé et je sais où se trouve la maison du Colonel Agadazi dans le quartier Komah, et je sais qu’un camp militaire et un commissariat de police sont situés à moins de 2 km. Un renfort pouvait arriver en quelques minutes pour aider des collègues en difficulté. Pourquoi ceci n’avait pas été le cas si ce drame avait vraiment eu lieu par la folie des membres du PNP presqu’aux abords d’un camp militaire?
- L’un égorgé, l’autre décapité par une meute de « djihadistes » à la solde de Tikpi Atchadam selon notre colonel-ministre. Et pendant tout ce temps ni la police, ni la gendarmerie, ni moins encore les militaires qui étaient visibles partout depuis le 19 Août 2017, n’avaient pu procéder à l’arrestation des supposés criminels? Ou bien ont-ils disparu mystiquement comme leurs amis de l’ANC qui auraient utilisé la magie pour aller incendier le grand marché de Lomé?
Ceux qui seraient incarcérés comme le dit Agadazi sont des jeunes arbitrairement arrêtés lors des manifestations ou enlevés à leur domicile par des militaires sur simple dénonciation sans preuve. Même le menteur en chef Faure Gnassingbé, en évoquant la mort des deux soldats, avait reconnu, il y a quelques mois à Témédja, que les auteurs étaient activement recherchés. Mais tant que le pouvoir ne serait pas prêt à autoriser une enquête indépendante pour tirer au clair ce qui s’est vraiment passé cette nuit du 16 octobre 2017 au domicile du Ministre Agadazi, pour savoir comment sont morts les deux militaires, nous ne serons jamais prêts à accepter que le Parti National Panafricain (PNP) et son leader Tikpi Atchadam soient associés à cette affaire qui sent un coup monté pour déstabiliser une formation politique qui dérange.
Pour la petite histoire nous savions que le Colonel Ouro-Koura Agadazi avait promis à son protecteur Faure Gnassingbé de faire tout pour inventer des preuves et nuire au PNP et à son leader Tikpi Atchadam; et le djihadisme devrait servir d’alibi pour ses mensonges. Qui ne se rappelle pas de ses intrigues contre Séyi Mêmêne qui avait été convoqué à la Présidence de la République pour s’expliquer sur ses supposées accointances avec le Parti National Panafricain? C´était en juin 2017 et depuis, le Général à la retraite est entré en disgrâce auprès du Président togolais. Donc le natif de Kolina (Préfecture de Tchaoudjo) est dans son rôle qui consiste à venir en aide à Faure Gnassingbé en grande difficulté. Ayant épuisé toutes ses stratégies sans être arrivé à freiner l’élan du peuple, et paniqué, l’entourage du locataire de Lomé II s’emploie à fabriquer des montages et mensonges les plus ridicules, et le fameux mémorandum, qui n’est en réalité qu’un ramassis de contre-vérités contre l’opposition et le PNP, envoyé au gouvernement américain s´inscrit dans cette logique-là.
L’autre deuxième zélé originaire de la région centrale du Togo, M. Atcha Dédji, lui, avait cru découvrir les sources de financement du PNP qui seraient dans la Diaspora et surtout en Allemagne, et il aurait lui-aussi promis de faire tout son possible pour que Tikpi Atchadam ne reçoive plus aucun rond.
Comme on le voit il s’agit d’un plan minutieusement discuté, préparé et arrêté pour couper les racines au PNP dont le leader est en fait le chef de la contestation actuelle contre la dictature de Faure Gnassingbé. Ils sont les premiers à savoir que le PNP est bel et bien un parti politique comme les autres et non un mouvement djihadiste. Et ils savent qu’ils ne pourront jamais justifier et prouver les actes barbares et les propos haineux supposés venir du parti du Cheval, parce qu’il n’y en a pas. C’est pourquoi les menaces proférées par Ouro-Koura Agadazi contre Tikpi Atchadam trahissent la nervosité, la panique de ceux qui sentent la fin de leurs avantages usurpés s´approcher.
Mais ils oublient une chose: Tikpi Atchadam a créé son parti politique; a mobilisé et éduqué ses militants à travers réunions et meetings, a lancé les premières manifestations contre le pouvoir le 19 août 2017 réprimées dans le sang, mais qui furent une réussite. Sa main tendue au chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre a accouché d’une coalition de 14 partis de l’opposition désormais soudée comme jamais. Et c’est cette union de l’opposition qui leur fait peur. Pourquoi alors continuer à s’acharner sur un parti politique? Ne savent-ils pas que s’en prendre aujourd’hui au PNP, à l’ANC, à la CDPA, au CAR, aux FDR ou à tout autre parti de la coalition, équivaudrait à s’attaquer à toute la coalition, à tout le peuple togolais du Nord au Sud, dans la Diaspora, désormais debout pour sa libération?
Samari Tchadjobo
Allemagne
27Avril.com