L’organisation de la société civile Veille économique vient de sortir un document qui explique en claire les motivations et les enjeux de la sortie des États africains dans le CFA. Ledit document a été présenté mardi à Lomé par son président Thomas Koumou.
Loin de s’inscrire en rebelle contre le courant actuel qui prône la sortie des États africains dans le CFA, il s’est agi pour monsieur Koumou et son association d’expliquer à l’opinion publique les conséquences qu’impliquera une telle position. Et aussi de recadrer ce qui aujourd’hui devrait faire la nécessité des dirigeants africains.
« Pour ce qui nous concerne, nous avons toujours été clair sur la problématique du CFA. Nous estimons, qu’elle doit être abordée avec beaucoup de lucidité, du réalisme et un sang-froid sans égal. Nous disons que dans la situation géostratégique et politique du monde actuel, au égard de la situation politique, économique, sociale voire culturelle de nos pays, il serait prématuré voir préjudiciable d’envisager un désarrimage du FCFA de l’Euro », a martelé le président de Veille économique Thomas Koumou.
Dans un contexte politique où la démocratie est absente, où l’inamovibilité des gouvernants fait coutume et en absence totale de moralité, soutient l’économiste, le combat du peuple africain est ailleurs.
« À quoi servirait de poser à ce stade de notre évolution la bataille de l’indépendance monétaire alors même que nos économies ne sont pas encore structurées en ce sens? », interroge monsieur Koumou.
Pour ce dernier en tout cas, c’est se tromper de combat. Parce que indépendance monétaire n’implique pas souveraineté. Surtout que le déséquilibre existant aujourd’hui entre le FCFA et l’Euro n’a pas toujours été ce qu’il est.
À la création du franc CFA le 26 décembre 1945, 1f CFA était égal à 1,70 franc français. Puis a évolué à 2,00 franc français le 17 octobre 1948; à 0,02 franc français le 27 décembre 1958 avec l’instauration du nouveau franc français (FRF); à 0,01 FRF avec la dévaluation de 50% du franc CFA le 11 janvier 1994 et finalement, 1€ revenait à 655,957 franc CFA avec l’arrimage du franc CFA à l’euro le 1er janvier 1999.
Conclusion, les états africains qui ont pour monnaie le franc CFA ne sont pas sous-développés à cause de leur monnaie, mais de la » paresse et incompétence des gouvernants source d’une parité monétaire défavorable ».
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