Thomas Koumou à propos du désarrimage du F CFA de l’Euro

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Cause de l’extrême pauvreté dans les 14 pays d’Afrique, des mouvements anticolonialistes, et associations tant en Afrique et dans la diaspora pointent du doigt le franc CFA. Une monnaie qui, selon eux, serait un outil de pillage de l’Afrique par la France. Thomas Koumou, président de l’association « Veille Economique » présente une autre lecture : une histoire de rapport entre dominant et dominé ; les 14 pays de la zone F CFA et l’illusion d’un développement avec des dirigeants « paresseux et incompétents ».

« La paresse et l’incompétence de nos gouvernants, source d’une parité monétaire défavorable » : s’intitule le document d’une quarantaine de pages, à travers lesquelles, l’association Veille Economique se prononce au sujet du F CFA.

Pour Thomas Koumou, président de l’association, des intellectuels africains et togolais « ont fait d’un débat aussi important pour l’avenir de nos enfants, et c’est regrettable, un fonds de commerce faisant fi de l’environnement géopolitique et géostratégique mondial, faisant fi des contextes politiques, sociaux, économiques qui perdurent dans nos pays ».

Qu’un pays prenne en mains sa propre monnaie sous-tend que ce pays soit en mesure de maitriser trois choses essentielles à savoir : l’offre de monnaie, la flexibilité monétaire du taux de change et enfin la garantie de régulation.

Dans une zone CFA où les gouvernants sont l’incarnation de l’avidité du pouvoir, d’incompétence notoire, de banditisme et toute sorte d’immoralité, Thomas Koumou estime que le désengagement vis-à-vis du Franc C FA peut être un suicide qu’une approche de solution à la misère ambiante du bas peuple. Comment confier la frappe d’une monnaie à un président qui use des maigres ressources du pays pour acheter des armes et les retourner à la première occasion contre son peuple, s’interroge-t-il.

Quel schéma monétaire propose la coalition anti-CFA ?

« Les partisans de la sortie du FCFA, ont-ils déjà théorisé la demande de monnaie de nos économies, en fonction de notre environnement, notre culture, notre histoire et l’évolution actuelle de l’économie mondiale ?», pose Thomas Koumou.

Plus loin, quelle sera la valeur de monnaies issues des Etats qui ne pèsent rien du tout dans la balance du commerce international ? « Très peu d’économie de pays africains sont modélisées. Nous n’existons pratiquement pas dans le commerce mondial. L’Afrique pesait à la fin de 2014, 3% du commerce mondial et la zone UEMOA 0,0013%. Dans le même temps, la Chine s’est hissée à plus de 12% du commerce mondial en moins de 60 ans », explique-t-il.

Créer des usines et transformer les matières premières sur les territoires africains, structurer les économies et militer pour l’implantation de vrais systèmes démocratiques en Afrique paraissent selon l’analyse de l’économiste, le moyen par excellence d’amorcer le processus de l’émergence.

« Nous estimons, au vue de ce qui vient d’être décrit, que les partisans de la sortie du FCFA, nous propose tout simplement un « saut dans le vide, sans parachute » », dixit, Thomas Koumou.

A. Lemou

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