Les inaugurations et lancements de projets ont connu un pic au Togo depuis le 19 Août dernier. De Lomé au grand nord, Faure Gnassingbé sillonne et re- sillonne le pays pour mettre pour la mise en oeuvre de « grands projets » grâce au génie de son équipe gouvernementale sous ses « instructions personnelles ».
Ce matin, les trois premiers responsables du pays accompagnés d’une forte délégation gouvernementale se sont transporté à Djagblé, localité une quinzaine de minutes de Lomé par véhicule si seulement la route pour y aller en était une vraie. Pendant qu’on y est, précisons qu’il s’agit de la fameuse route (Lomé Vogan Anfoin) dont les 26 milliards mobilisés par l’Etat pour la réfection, ont disparu sous le regard du ministre Ninsao Gnofam.
A Djagblé ce matin, Faure Gnassingbé est allé lancer un autre projet. Il s’agit des travaux de «Développement Rural de la Plaine de Djagblé» imbriquant «l’aménagement d’infrastructures socio-économiques de base destinées à lutter contre l’insécurité alimentaire, la pauvreté, à améliorer le cadre de vie des populations et aider à la création de nouveaux emplois» indique un communiqué du gouvernement qui précise que «724 emplois directs et 3.400 emplois indirects » sont visés par cette initiative.
Inauguration de marchés, installation d’agropôles, assurances santé dans les établissements scolaires, cantines scolaires, énergie solaire (cizo), fontaines… que d’inaugurations et de projets lancés par Faure Gnassingbé depuis le 19 Août.
Pour se rendre à Vogan la semaine dernière, l’homme qui dit être «quelqu’un de simple» s’est tout simplement engouffré dans un hélicoptère, la veste en maître et lui en esclave, pour survoler les 45 km de gigantesque poussière sur le tronçon Lomé-Vogan, depuis que son cher ministre Ninsao Gnofam a fait disparaître les sous (26 milliards de F CFA destinés à refaire cette voie) dans une totale impunité.
Le pays grouille de projets lancés proportionnellement à l’explosion des avoirs d’un cercle d’hommes autour du chef de l’Etat.En 12 ans de gouvernance, il y a eu plus de grandes maisons au milieu des hameaux, plus de milliardaires silencieux au milieu de populations affamées qu’en 38 ans de règne de Gnassingbé Eyadema. L’accès du contribuable aux services publics primaires comme la santé, l’eau potable et l’électricité à forte raison à l’emploi reste une épineuse question à laquelle les réponses entre discours politiques et réalités quotidiennes palpables sont à l’image du jour et de la nuit. le gouvernement lui-même reconnait que la crise actuelle que traverse le pays depuis 6 mois, est amplifiée par le désespoir social des populations. A la clé, les crimes économiques impunis comme l’établissent sans cesse les rapports internationaux.
«Eyadema ne peut pas tolérer dans son gouvernement, un ministre sur qui des allégations de détournement persistent surtout quand il s’agit d’une affaire de dizaines de milliards» soutient fermement un ancien premier ministre, nostalgique de l’époque de Gnassingbé père. Voilà qui pousse le Togolais lambda à s’interroger sans cesse sur les vrais bénéficiaires de ces innombrables projets à l’initiative de l’homme de Lomé II et son équipe.
A. Lemou
Source : www.icilome.com