Aux premières heures du vendredi sacré où les fidèles musulmans ont célébré l’Aid El Kébir et en même temps le jour d’adoration, ils étaient nombreux à faire le déplacement de leurs lieux de prières. Après la dévotion à Allah le Tout Puissant, par la prière, les fidèles musulmans ont regagné leurs demeures. Place au sacrifice qui est aussi important que la prière, puisque cette fête tire tout son sens de là.
Ici à Agoè Zongo, quartier habité en majorité par la communauté musulmane, au moins 4 moutons attendent d’être sacrifiés. Et en ces circonstances, les propriétaires de maison sollicitent les services des bouchers spécialistes. Car le sacrifice de la bête répond à des règles qu’ignore le mécréant.
« Dans le Coran, des indications sont données quant à comment immoler l’animal. L’animal acheté pour être sacrifié ne doit pas sentir qu’il mourra dans les heures qui suivent. Ainsi, il est interdit d’aiguiser le couteau devant l’animal », explique Hasan, boucher. Son ami s’apprêtait à immoler les quatre béliers qui attendent.
Et l’ami de renchérir : « Il (ndlr, l’animal) doit avoir le regard tourné vers le lieu saint et le couteau doit être tranchant, car Allah demande de ne pas faire trop souffrir l’animal ».
Après les sacrifices, ces musulmans ont une manière à eux de fumer la viande. Une fois l’animal dépecé, ils évacuent intestins avant de passer à ce processus. Ainsi dans différents quartiers, l’on peut s’apercevoir de tiges montées sur lesquelles sont étalés les animaux tués.
Au milieu, ils y versent du charbon en quantité suffisante et la chaleur dégagée par le feu se chargera de fumer ces viandes. Le soir venu, chacun prend son bélier.
Fumer la viande n’est qu’une manière de la conserver. « Cette fête étant un partage, le lendemain de la fête nous distribuons, la viande à nos voisins, qu’ils soient musulmans ou pas. Or ce jour, nous sommes pris par la réjouissance. Donc la viande qui est conservée peut être distribuée après », explique Papa Moubarack rencontré à Adéwui.
La Tabaski encore appelé l’Aid El Kébir, est une tradition perpétuée depuis le sacrifice du Prophète Ibrahim qui manifestait sa fidélité à Allah le Tout Miséricordieux qui éprouvait sa foi. Et qui dit sacrifice, dit paix et réconciliation avec Dieu et également entre les hommes. C’est là que réside le sens du partage de la viande de Tabaski.
M E
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