AUX JOURNALISTES INTERDITS AU TOGO.
J’apprends par des appels répétés venus du Togo que le pouvoir politique RPT/UNIR a interdit de parution les journaux «ALTERNATIVE», «LIBERTE», et maintenant «FRATERNITE» pour les avoir soutenus, sur intervention de l’Ambassadeur de France
au Togo, devant la HAAC. Que le Togo -où la liberté de la presse est très précaire-, interdise journaux, radios, TV,… quand bon lui semble, cela n’étonne personne. Mais que cela se fasse sur «demande» d’une ambassade : cela dépasse l’entendement !
Monsieur l’Ambassadeur, vous avez refusé d’utiliser, dans cette affaire, le légitime droit de réponse qui vous a été proposé. Vous n’avez pas non plus utilisé le canal judiciaire pour réagir aux offenses, calomnies ou autres, démarche classique en tel cas. Rien de tout cela. Vous avez porté plainte auprès de la HAAC, bras armé de la
censure du régime totalitaire, et ce, en toute connaissance de cause. Les sanctions furent immédiates : deux mois d’interdiction de publication. Que dire à ceux qui ressentent comme un goût amer de connivence ? Est-ce véritablement cette image de la France que l’on veut donner, au Togo, en Afrique et dans le monde ?
M. l’Ambassadeur plénipotentiaire de France au Togo, comment peut-on être, ou rester, le représentant d’une nation dont on foule cyniquement aux pieds les valeurs fondamentales, son ADN? Rester le représentant d’une nation qui est connue, reconnue, critiquée ou admirée dans le monde entier depuis 1789 pour son combat
pour la Liberté, les libertés ? Rester le représentant d’une nation par deux fois violemment meurtrie au plus profond de sa chair pour avoir promu la Liberté, ses libertés ? Personne n’a oublié la puissance silencieuse de cette foule d’anonymes et de dirigeants de la planète venus soutenir cette France à Paris le 11 janvier 2015. On a
même pu y remarquer la présence de Faure Gnassingbé ! (mais en a-t-il seulement mesuré la portée ?). M. «l’Ambassadeur», en la circonstance, les seuls dignes représentants de ces valeurs sont ceux-la même que vous menez à l’abattoir médiatique orchestré par la dictature.
M. «l’Ambassadeur», vous devriez aller présenter vos excuses aux directions de ces trois journaux et, pourquoi pas, au peuple togolais, pour une telle ingérence négative dans la vie politique d’un régime souverain.
Quant à moi, je prie les directions d’«ALTERNATIVE», de «LIBERTE» et de «FRATERNITE» de vouloir accepter mes fraternelles pensées dans ce moment, qui n’est rien de moins qu’une énième atteinte à la dignité du peuple togolais.
Je leur demande de continuer à dénoncer inlassablement les injustices et les violences gratuites infligées aux faibles par les puissants.
Créons l’«ALTERNATIVE» pour ensemble bâtir un Togo de «LIBERTE» et de «FRATERNITE».
POUR SURSAUT-TOGO
Kofi YAMGNANE, PRESIDENT-
Source : icilome.com