Sokodé: le juteux business entre le Procureur et un détenu

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Samourai, c’est le surnom que le procureur de la ville de Kara, Monsieur Tchontchoko Koutob-Naoto a donné à son ami Mohamed Salissou Benba Imam déclaré de son État.

Selon Salissou, Koutob lui a donné ce nom pour les succès spirituels
qu’il lui a fait obtenir tant dans sa carrière que sur d’autres plans
depuis qu’ils se sont connus il y a 4 ans. A la question
reconnaissez-vous la paternité du surnom Samouraï vis-à-vis du détenu
Salissou ? Le procureur a répondu par l’affirmatif. Mais il nie toute
combine spirituelle à quelque fin que ce soit avec celui qui affirme
avoir suffisamment supporté les abus du procureur à son endroit depuis
15 mois déjà.

15 mois, c’est le temps que vient de cumuler dans les geôles de
Dongoyo à Kara, Salissou Mohamed. Mais comment est-on arrivé là ?

Une affaire de deal spirituel qui a mal tourné

Nous sommes en Mars 2018, quand après de nombreux bisbilles entre le
magistrat Koutob et son préparateur spirituel déclaré, ce dernier sera
arrêté sur mandat chez lui à Agoè… Dès le lendemain, il sera déféré à la
prison civile de Kara. Express ! Et c’est une fois à Kara que Salissou
sera informé qu’il serait objet de plainte de certains Konkomba. En
effet, quelques mois plus tôt, le sieur Salissou a eu à obtenir à pied
levé la libération d’un desdits Konkomba incarcéré alors pour délit dans
une affaire de terrain. Salissou Bemba aurait donc saisi le procureur
Koutob pour la libération express du détenu. Ce que Koutob n’a point
trainé à faire puisqu’en contrepartie Salissou lui a promis qu’il en
tirera une ascension spirituelle. Une pratique dont le procureur de Kara
est friand, selon les propos de son prestataire spirituel Salissou. A
la question, le magistrat Koutob a répondu par l’affirmatif. « Je
reconnais avoir mordu à l’hameçon ». Autrement, sur simple appel de son
Imam, le procureur a libéré, au nez à la barbe des plaignants, un détenu
incarcéré légalement, au nom d’une ascension spirituelle promise. Oh
lala. Une histoire qui fera certainement bondir de leur fauteuil le
Président Gamatho et le Ministre Pius Agbepomey ainsi que les
inspecteurs judicaires surtout en ces moments où on annonce assainir la
corporation de ceux qui symbolisent la déesse Maât.

Pourtant le sieur Koutob nous a bien affirmé plus haut qu’il n’est en rien le client du charlattan d’Allah Salissou. On avance.

Il se trouve qu’en ajout à la libération de leur frère, l’Imam a
promis aux Komkomba au nom des relations privilégiées qu’il a avec le
Procureur de Kara qu’ils remporteront le procès qui les opposants aux
plaignants. Des mois se sont passés, mais la promesse n’a jamais pris
corps. Entre temps des commissions en fugiciaires comme en nature
auraient été transmises à l’imam pour faciliter le dénouement du
dossier. Mais au final, rien n’a bougé. C’est ce qui aurait donc conduit
en Mars 2018 à l’arrestation puis incarcération de Lomé à Kara en 24 h.

Par trois fois, on a fait comparaitre Salissou, mais jamais les plaignants Konkomba ne se sont présentés. Un paradoxe !

On en était là quand le procureur Koutob a déposé une autre plainte
contre Salissou pour escroquerie d’un montant de 30 millions de francs
CFA. Le client a donc porté plainte contre celui qui dit l’avoir aidé à
descendre d’autres de ces confrères pour escroquerie. Mais à quoi
devrait servir les 30 millions ? À la question le Procureur Koutob n’a
pu donner une réponse claire. « Il y a des choses que je ne peux vous
dire. Si je me rappelle de cette histoire, c’est les larmes qui me
viennent aux yeux ». Les 30 millions devraient-ils servir à un travail
spirituel comme vous en avez l’habitude avec Salissou ? La réponse du
procureur sera dans notre prochaine parution.

Est-il que selon l’Imam Salissou, Monsieur Koutob aurait déclaré que
personne ne pourra l’inquiéter même pas le Ministre. Vrai ou faux le
Procureur ne point reconnaitre avoir affirmé de tels propos.

A suivre dans la prochaine parution.

Source : Fraternité No.334 du 30 Octobre 2019

Source : Togoweb.net