Le renvoi du vice-président de la Sierra Léone, Samuel Sam-Sumana, de ses fonctions en mars 2015, a été jugé « nul et non avenu » lundi par la Cour de Justice de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest).
Samuel Sam-Sumana avait été suspendu de son parti en 2015, le Congrès de tout le peuple (APC), avant d’être limogé de ses fonctions par le président Ernest Bai Koroma pour « mensonges » sur ses diplômes et sa religion, ainsi qu’agressions sur des membres du parti.
Il avait aussitôt jugé cette décision comme « illégale » et fait appel à la Cour Suprême du pays, où il a été débouté en septembre 2015 avant de se tourner vers l’instance régionale.
Les juges de la Cour de la CEDEAO, qui siègent à Abuja, lui ont cette fois donné raison, affirmant que la procédure de limogeage de son parti n’avait pas suivi les lois constitutionnelles.
« En toutes circonstances, les lois doivent être suivies à la lettre », a lu le juge Chijioke Nwoke, ordonnant également à Freetown de lui verser l’équivalent de son salaire depuis son renvoi ainsi que les coûts de la procédure judiciaire.
M. Sam-Sumana avait précédemment demandé un versement de 10 millions de dollars (8,4 million d’euros) en dommages et intérêts mais son avocat n’a pas révélé à combien s’élèverait ce remboursement.
« Ce procès n’était pas seulement un procès pour l’argent », a déclaré Raymond Atuguba, son avocat.
« C’est un procès pour l’intégrité de la Sierra Leone et pour son respect des lois, ce qui signifie qu’un président ne peut pas se réveiller un matin et renvoyer son vice-président comme il lui chante », a-t-il ajouté.
La prochaine élection présidentielle se tiendra l’année prochaine dans le petit pays d’Afrique de l’Ouest, et M. Sam-Sumana s’est déjà dit confiant d’en être le vainqueur.
Source : www.cameroonweb.com