Le passage du cortège présidentiel dans les artères de Lomé n’est pas synonyme de quiétude pour les populations. Comme à l’accoutumée, le monde togolais s’est arrêté au passage du souverain dans la soirée du 30 mai dernier. Comme à l’accoutumée, rien n’a été prévu pour les passagers qui ont dû poireauter des dizaines de minutes, attendre que le dernier véhicule fasse son passage avant de reprendre leur chemin.
Comme à l’accoutumée, les corps habillés ont encore fait montre de leur zèle à outrance, beuglant comme quatre, invectivant vertement les conducteurs de motos et gesticulant comme si c’était de ce contrôle que dépendra leur vie après la mort. Pour comble de désordre, il n’y avait pas eu de déviations, de ces sortes de voies censées désengorger la circulation, de sorte que ceux qui avaient voulu se tailler un chemin de traverse ont mis plus de temps à attendre sur la route qu’il n’en fallait.
A quand la fin de ces protocoles qui ne font que traduire le culte de la personnalité dont jouit depuis dix-huit années déjà un Faure Gnassingbé élevé au rang de « leader charismatique » par sa caste ? Si ça se trouve, Faure Gnassingbé est un humain au même titre que tous les autres citoyens, quels qu’ils soient. On a du mal à faire le lien entre le passage d’un président de la république et le fait que plus d’une artère de la capitale soit bloquée ? On peut comprendre que tout un cortège se soit mobilisé pour assurer la sécurité du premier citoyen du pays.
Mais le faire au détriment des populations qui ne demandent qu’à aller au boulot et rentrer paisiblement chez eux, voilà qui ne donne pas une bonne image d’un président. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple comme il se fait dans bien des pays de la sous-région ? Vivement le changement des mentalités en haut lieu.
Avec Togoactualité.com
Source : Togoweb.net