Sérail: le mirage d’un apaisement politique

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Si cette option politique semble se justifier par la carrure et le profil de la nouvelle cheffe du gouvernement, elle semble confortée par l’hégémonie et l’emprise totales du parti Union pour la République (UNIR) sur la gestion des affaires de la Cité dans un contexte de déconfiture totale de l’opposition.

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C’est exact, Victoire Tomégah-Dogbé est un pur produit du Système des Nations Unies (SNU). A la base, ce n’est pas tant son militantisme au sein du parti UNIR qui a favorisé son ascension au sein du régime. Moulée dans la technocratie messianique onusienne, elle a pris le Togo pour champ de duplication de la gouvernance par les projets.

Nul besoin de revenir sur la liste, oui la bien longue liste de programmes, projets et institutions qu’elle a déroulée depuis son entrée au gouvernement, L’OCDE dira à ce propos que: « Le foisonnement de programmes et projets pilotés par des structures autonomes, et dont certaines actions s’entremêlent sans véritable coordination, constitue un goulot d’étranglement ».

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Pour Victoire Tomegah-Dogbé, c’est le développement avec « D » qui va être amorcé, ce qu’elle-même appelle : « gouverner autrement ». Moins de politique sinon pas de politique du tout. D’ailleurs en ne faisant aucun clin d’œil à son allié l’UFC, UNIR a démontré clairement son intention de gouverner, bien seule.

C’est également exact que le contexte politique actuel est sans commune mesure avec celui qui prévalait il y a encore quelques mois.

Sous un autre angle de vue, aujourd’hui, le pouvoir bien aidé en cela par la crise sanitaire qui lui offre le prétexte de proroger ad vitam aeternam l’état d’urgence sanitaire, a réussi à annihiler toute velléité de contestation ou de mobilisation.

Le nouveau gouvernement peut encore se frotter les mains pour une raison bien simple : les frères ennemis de l’opposition n’ont pas encore fini de dégainer les uns sur les autres.

Par ailleurs, hormis les coups sporadiques de la Dynamique Monseigneur Kpdodzro qui ressemblent davantage à des pétards mouillés, aucune action structurée n’est en place du côté de l’opposition. De mùeme, les quelques rares sorties sur les réseaux sociaux de l’inspirateur du mouvement du 19 août depuis son exil, destinées davantage à chauffer à blanc des militants avides d’actions, semblent ne plus trop émouvoir du côté d’UNIR qui roule désormais, en roue libre.

Pour autant, prétendre qu’au Togo, la démocratie fonctionne à merveille et que toutes les questions politiques ont déjà été tranchées par les instruments de régulation existants qui souffrent pourtant de légitimité aux yeux de nombreux Togolais, est un pied du nez.

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Victoire Tomégah Dogbé gagnerait à ne pas s’estimer en territoire totalement conquis au moment où l’ANC la dément et estime que compte tenu des conditions peu rassurantes dans lesquelles le scrutin présidentiel s’était déroulé, il est à reprendre. L’absence de guerre n’est pas toujours synonyme de paix. Ce n’est peut-être que le calme avant une nouvelle tempête dont les conséquences pourraient ne pas être prévisibles. Les « insoumis » rentrent souvent très difficilement dans le rang.

Giovanni KOFFI

Courrierdafrique

Source : Togoweb.net