D’aucuns l’annonçait écartée du sérail, d’autres la confirmaient déchue ! Plutôt discrète dans l’entourage du président Faure Gnassingbé depuis quelques mois, Reckya Madougou n’est demeure pourtant pas moins active à en croire le journal Afrika Stratégies.
D’après nos confrères, celle qui serait toujours conseillère de Faure Gnassingbé jouerait de son réseau pour accroitre l’influence du « jeune doyen » dans le Sahel. Extrait…
Forte présence militaire dans la foulée du retrait français
La France organise le départ progressif de son contingent notamment au nord du Mali. Paris travaille, discrètement à la fin de la force Barkhane qui sera progressivement remplacée par des forces nationales et africaines. Une option qui donne un coup de pousse à la stratégie que pilote, pour son mentor, Robert Dussey, « s’imposer au Sahel ».
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Si en juillet 2019, ce dernier a obtenu de l’Elysée l’accord de principe d’une visite officielle du président togolais qui n’a jamais eu lieu, finalement, il pense qu’un positionnement au Sahel rend son pays incontournable. Et y travaille ardemment. Si, à cause de sa prudence face à la covid19, l’ancien religieux franciscain est resté à Lomé pendant le périple nigero-burkinabé du chef de l’Etat togolais, il a minutieusement préparé le terrain dans une région devenue sa passionnelle zone de prédilection. Le Togo devrait profiter du retrait progressif des forces françaises pour occuper le terrain. Récemment d’ailleurs, Lomé a commandé 20 nouveaux blindés Marauder pour ses militaires au sein de la Minusma, force onusienne présente au Mali.
Pour réaliser une telle commande auprès de la société sud-africaine Paramount Group, le gouvernement togolais a obtenu, pour les 4 prochaines années, une dotation de 700 milliards Cfa (1,07 milliards d’euros) auprès du parlement pour la grande muette.
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Une bonne garantie financière pour l’armée togolaise, souvent accusée de répressions disproportionnées dans sa mission de maintien d’ordre. Mais c’est le prix à payer pour imposer les Forces armées togolais, très prisées au sein des forces onusiennes, dans de nouveaux enjeux sahéliens.
Faure Gnassingbé crée sa zone d’influence
Derrière la stratégie, plusieurs facteurs déterminants. Faure Gnassingbé, grâce à la nouvelle constitution togolaise, peut rester au pouvoir jusqu’en 2030.
Il bouclerait ainsi un quart de siècle au pouvoir. Il prépare ainsi la prochaine décennie, au cours de laquelle, il pourrait compter sur le départ inévitable d’Alassane Ouattara pour devenir, dans les faits, le vrai « jeune doyen ». Il pourra ainsi, grâce aux Sahel, doper l’influence de son pays dans le concert des Nations. Malgré le départ Donald Trump dont Robert Dussey est si proche, il sera le premier ministre africain reçu au Secrétariat d’Etat, et le réseau transatlantique de Reckia Madougou, une conseillère du président togolais, le pouvoir de Lomé pourrait toujours compter sur des ramifications au sein des Démocrates.
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Des contacts ont été, dans la foulée de la défaite républicaine, vite engagés dans ce sens. Devenu le « jeune doyen », le président togolais devrait retrouver de l’influence, au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.
Même si, la contestation de sa victoire par Agbéyomé Kodjo et le maintien de ce dernier hors du pays obscurcissent sa crédibilité. Un autre défi auquel le président togolais fait face de la manière forte, une option qui pourrait se retourner contre lui.
David Toumi
Source : Togoweb.net