Scrutin du 22 février: ce qu’il faut craindre

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Candidatures, début imminent de la campagne électorale, poursuite du processus par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les préparatifs vont bon train dans le cadre de l’élection présidentielle dont le premier tour est fixé au 22 février prochain. Au chapitre des craintes, l’abstention…

Quel sera le taux d’abstention à la prochaine élection présidentielle ? Bien malin qui saura répondre à cette préoccupation majeure qui taraude les esprits, dans les états-majors des partis politiques. En effet, depuis quelques années, la rue et son corollaire semblent avoir mis sous boisseau l’envie des Togolais pour les urnes.

Selon les chiffres communiqués par la CENI lors des dernières consultations électorales, il y a matière à réfléchir sur les taux d’abstention enregistrés. Le Togolais se désintéresse-t-il de plus en plus de la chose politique ? Est-il déçu par les leaders ? La liste des interrogations est bien longue. Mais dans les chapelles politiques, personne n’ose poser officiellement le débat, par souci d’éducation politique, de manière à trouver des solutions idoines à ce mal qui ronge silencieusement le processus électoral au Togo.

A en croire l’organe de gestion des élections au Togo, le taux d’abstention à la présidentielle de 2010 était de 35,32%. En 2015, ce taux est passé à 40,01%. Lors des élections législatives de décembre 2018 boycottées par l’opposition réunie au sein de la C14, un regroupement de partis politiques qui a mené la contestation de manière incisive ces dernières années, le taux de participation n’était pas enviable, encore que faut-il que les citoyens aient cherché à se faire inscrire sur les listes électorales.

A l’issue des élections municipales en 2019, les premières depuis 32 ans au Togo, et auxquelles ont participé les principaux partis de l’opposition, là encore, il y a eu peu d’engouement. La CENI avait indiqué une faible mobilisation des électeurs à Lomé, contrairement à d’autres villes situées à l’intérieur du pays. Le taux d’abstention était estimé à 75% dans les bureaux de vote de la capitale togolaise visités par l’Agence France Presse.

S’il est vrai que l’abstention lors d’une élection est un choix libre, il est d’autant plus vrai que pour un processus électoral de qualité, le taux de participation est un indicateur des plus importants.

Des causes

Minée par des luttes intestines et des calculs à n’en point finir, la classe politique, surtout de l’opposition, a contribué par sa mésentente à désintéresser une partie des électeurs de la gestion de la chose publique. Entre coups bas, déclarations tapageuses, absence de stratégies et de programme politiques, les électeurs préfèrent donner leur langue au chat.

A l’instar de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition qui a volé en éclats avec la sortie des pions majeurs comme le Parti national panafricain (PNP), l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et bien d’autres, les militants et sympathisants de ces formations politiques se sont retrouvés seuls, comme un troupeau sans berger, pendant les élections législatives de 2018 et les municipales de 2019.

En outre, certains Togolais ne feraient plus confiance à la qualité du processus électoral, d’où la nécessité d’une réelle pédagogie, une sensibilisation et une amélioration continue du processus pour rétablir la confiance de ces citoyens vis-à-vis des institutions impliquées dans les élections au Togo.

Sept candidats sont en lice pour l’élection présidentielle du 22 février prochain dont Faure Gnassingbé, président sortant, qui brigue un quatrième mandat. La campagne s’est ouvert  officiellement le 06 février.

La Nouvelle Tribune

Source : Togoweb.net