« Ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d’agir » (Albert Einstein). Le règne au long cours du clan Gnassingbé au pouvoir au Togo- 38 ans pour le père et 12 ans pour l’instant pour le fils- est sans doute le talon d’Achille du régime RPT/UNIR qui a pris en otage le Togo et les Togolais depuis un demi-siècle. Mais l’autre point vulnérable du pouvoir de Faure Gnassingbé qui a eu un Master of Business Administration (MBA) (sic) à l’université Georges Washington aux Etats-Unis, un expert financier comme aiment l’appeler ses proches, résulte justement de la mauvaise gouvernance, la prédation et l’appauvrissement des Togolais dans la parfaite ignorance de leurs droits.
On le sait déjà, le pillage organisé, les détournements des deniers publics, les malversations financières, les crimes économiques etc. sont les plaies béantes du régime qu’incarne Faure Gnassingbé. Comme il l’avait admis lui-même en 2012, « lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès ». Depuis cet aveu, il y a 5 ans, la course au détournement continue malheureusement avec frénésie dans le cénacle. Sous la bénédiction de l’« expert financier ».
A propos de ces « vices rédhibitoires » du régime, un économiste conseillait aux formations politiques de l’opposition de constituer une forte équipe de têtes pensantes capable de critiquer le pouvoir établi sur le plan économique, de pratiquer une autopsie expertisée de chaque annuel écoulé pour décortiquer les réalités des dépenses effectuées et de dénoncer les malversations effectuées et les prédations opérées dans l’économie nationale au cours de chaque exercice budgétaire en lieu et place de la Cour des Comptes.
« Tant que l’opposition n’aura pas constitué un « shadow cabinet » capable de contrer le gouvernement dans chacune de ses actions, et qu’elle n’aura pas une communication efficace lui permettant d’exprimer quotidiennement dans divers journaux ses opinions sur tout ce qui se passe et se prépare dans le pays, … elle ne pourra rien faire pour détrôner Faure ni lui faire perdre ses soutiens civils et militaires », affirme-t-il péremptoirement.
C’est malheureusement le président de l’association « Veille Economique », Thomas Dodji Nettey Koumou qui s’est donné sur lui-même ce rôle citoyen de sensibiliser l’opinion publique sur les preuves concrètes de la mauvaise gouvernance du régime. Depuis plusieurs semaines, il publie régulièrement des analyses sur la situation économique, les ressources, la dette publique du Togo etc. Mine de rien, les analyses, diagnostics, critiques et informations pertinentes de Thomas Dodji Koumou font très mal dans le sérail. Les tenants de l’ordre ancien sont dans tous leurs états et s’arrachent les cheveux. En témoignent les viriluentes critiques à la limite d’une attaque ad hominem dont il est l’objet de la part des activistes d’UNIR sur le web.
Le président de Veille Economique est traité de tous les péchés d’Israël. « Rustre », « canaille », « pseudo expert économique », « cerveau extrafin », « paresseux », « idiot », « ce mec est dangereux pour notre société » etc. autant de jolis et gentils qualificatifs dont est affublé Thomas Koumou. A en juger par la dureté des mots pour ne pas dire des insultes, on se rend à l’évidence que l’expert économique frappe là où ça fait mal. Et comme en face on manque cruellement d’arguments pour le confondre, on verse dans des injures. Comme on le dit si bien, les insultes sont l’arme des faibles. En clair, l’insulte, c’est ce qu’il reste à ceux qui n’ont ni la culture pour s’exprimer autrement, ni l’intelligence pour contrer des arguments des autres…
Médard AMETEPE
www.icilome.com