Rentrée scolaire 2020-2021 au Togo: les acteurs partagés entre craintes et attentes

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La question est sur toutes les lèvres au Togo. En octobre, la cloche sonnera de nouveau pour les milliers d’élèves du pays sauf revirement de dernière minute. De la maternelle au lycée, en passant par le primaire et le collège, bon nombre d’établissements sont impatients de revoir leurs élèves. Mais déjà, la sécurité surtout sanitaire des enfants pour une meilleure rentrée des classes est d’une grande importance et préoccupe les parents.
 Annoncée par le Premier ministre, le 03 juillet, au cours d’une conférence de presse pour débuter le 26 octobre 2020 en raison du délai des corrections des épreuves nationaux, la rentrée sera donc  effective dans un mois. Elles laissent les parents d’élèves dans une véritable angoisse. Et pour cause, la pandémie de coronavirus continue de faire des victimes sur l’étendue du territoire.

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 « Avec cette pandémie de covid-19, la vie des classes me manque. Normalement, c’est en septembre que nos élèves devraient reprendre le chemin des classes. Mais dommage, il faut encore attendre. Une situation qui est difficile », a déclaré une enseignante d’Histoire Géographie dans une école privée du Togo.
 Les élèves pour leur part, rêvent de retrouver leur quotidien, même si certains de leurs ainés sont encore en examen et d’autres en attente de leurs résultats de fin d’année. « Déjà, pour moi c’est compliqué. Quand on est entre amis, on nous demande de respecter la distanciation sociale. Mais il faut attendre encore un mois avant de revoir mes anciens amis, c’est compliqué», affirme un élève qui vient d’obtenir son Baccalauréat première partie. 

REOUVERTURE DES ECOLES, UNE BONNE CHOSE ? 
Souvent en cette période de l’année, ce sont souvent les revendications des enseignants et les menaces qu’ils font planer sur la reprise des classes qui retenaient l’attention. Aujourd’hui, une nouvelle équation s’est ajoutée : lutter contre le coronavirus. 
La plupart des établissements ont fait du mieux possible pour faire respecter la distanciation lors de l’ouverture partielle des classes en juin dernier, mais des craintes et les questions demeurent chez les parents d’élèves surtout ceux de la maternelle. Pour Mme Solange, employée dans une agence de microfinance, même si les mesures sanitaires sont en train d’être prise, elle n’est pas encore prête à envoyer son enfant à l’école le 26 octobre. «Dans de telles conditions, je ne suis pas encore prête à envoyer mon enfant à l’école ce jour-là. Elle n’a que quatre ans. Je ne sais pas comment ça va se passer. Pour le moment, je suis très stressée surtout pour la sécurité de mes enfants ». Une autre d’ajouter, « moi, c’est vrai que mon enfant est un peu âgé, mais il a des difficultés respiratoires, puisqu’il est asthmatique, donc j’attends de voir comment les choses vont se dérouler si non le doute, il est là ». 

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Contrairement à ces dernières, d’autres parents disent qu’ils n’ont pas le choix. C’est le cas de M. Anthony qui affirme, « nos enfants malgré nos craintes rêvent de retrouver leurs quotidiens, surtout loin de leurs parents. Qu’est-ce que nous pouvons faire dans tout ça ? L’essentiel pour nous est que le gouvernement arrive à mettre en place des mesures barrières et que les chefs d’établissements font tout pour assurer la sécurité des enfants ». Et pour Mme De SOUZA d’ajouter « garder son enfant ou le remettre à l’école ne changera rien à la situation, la pandémie est déjà là. Nous parents, nous avons un grand rôle à jouer parce qu’après tout, la sécurité des enfants doit commencer d’abord par la maison, les enseignants ne sont là que pour la renforcer». 
Quant au  ministre de l’enseignement primaire et secondaire Atcha-Dedji AFFOH, il rassure les acteurs.  « Des dispositions sont en train d’être prises, afin que cette rentrée qui ne sera pas normale, soit effective, dans le strict respect des mesures de riposte contre le virus », a indiqué Atcha-Dedji AFFOH.
« En temps normal, nous avons environ une soixantaine voire quatre-vingts élèves par classe. Mais aujourd’hui avec le coronavirus, ce n’est plus possible. Des discussions sont en cours afin d’alléger et avoir au maximum 30 élèves par classe », admet-il. 
Dans cette optique, des changements sont en vue. Le ministère envisage les cours durant 6 jours sur 7 dans la semaine, matin et soir. Dans la même perspective, il est prévu également la construction de bâtiments améliorés avec de nouveaux matériels (table banc et des dispositifs de lave-mains). Tout sera fait en l’espace d’un mois ? C’est la question que se posent les acteurs.

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UNE EDUCATION A DISTANCE ?
 Selon un récent rapport de l’UNESCO, la pandémie du coronavirus a provoqué une discontinuité éducative pour près de 1,600 milliards d’apprenants dans le monde. Ceci s’explique selon l’institution onusienne par le fait que plusieurs pays n’étaient pas préparés à ce genre de situation. Et déjà qu’une bonne partie de la population n’a pas accès à l’électricité, il serait difficile de mettre en place des politiques d’éducation à distance. Il faut selon Andréa Clémons spécialiste en éducation au sein d’UNICEF, « une forte stratégie de communication envers les parents et les communautés pour d’abord les convaincre que leurs enfants sont en sécurité à l’école. Mais de reconnaître la capacité d’être des acteurs très efficaces dans le système scolaire». 
En effet selon ses analyses, l’éducation joue un rôle déterminant sur les indicateurs socio-économique. Il est donc important que la réouverture se fasse en respectant les mesures de mise à niveau dans la réouverture des écoles. 

REPRISE DES ECOLES, UNE URGENCE SOCIALE
 D’un point de vu individuel, l’éducation est un facteur déterminant pour le bien-être des individus. Ainsi quand les écoles étaient fermées, tout le monde a su jouer le jeu pour accompagner du mieux possible les élèves jusqu’aux examens. Et malgré les injonctions contradictoires selon plusieurs sources, les établissements à nouveau font du mieux possible pour respecter les protocoles sanitaires avant la rentrée officielle prévue pour octobre prochain. Mais même avec une meilleure volonté certains chefs d’établissement disent qu’ils sont confrontés à de réelles difficultés. Car ne sachant pas comment s’y prendre pour assurer une rentrée en toute sécurité au moment venu.


Source : Togoweb.net