Remue ménage à la Présidence

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Deux fois déjà, le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé a signé un décret de nomination d’un nouveau directeur de cabinet à la présidence de la république. Deux fois, le décret n’a jamais été rendu public. L’occupante des lieux, Victoire Dogbé Tomegah et le pressenti Malick Natchaba se regardent depuis donc, en chiens de faïence.

L’une la première, carriériste de son état qui a totalisé presque une décennie au cabinet de la Présidence, n’est pas prête à céder sa place, pensant à un limogeage, qui pour elle, serait synonyme d’une humiliation dans un contexte précaire pour le pouvoir de Lomé secoué par la crise politique. L’autre Malick Natchaba, jeune cadre du parti se résume à donner dans une politesse à ne pas s’imposer sur le départ de celle qu’il appelle sa marraine, pour risquer de créer la frustration.

Du coup, il y a un blocage dans ce pays, le Togo, au système tropicalisé de la gouvernance approximative, décriée par l’opposition, l’opinion nationale et internationale.

Victoire Dogbé Tomegah est une personnalité puissante autour de Faure Gnassingbé. Nourrie de plusieurs milliards de francs CFA et à des postes qui ne l’obligent guère à rendre compte à l’Etat, elle règne au cabinet de la Présidence, au ministère du développement à la base, de la jeunesse, de l’emploi des jeunes.

A ce titre, elle a multiplié des formules financières à coup de milliards qui n’ont pas, selon les experts économiques et financiers atteint l’objectif de réduction de la pauvreté et de la résorption du chômage chez les jeunes. Les différents projets sont accusés d’être précaires et de ne nourrir que la ministre, toute puissante directrice de cabinet et son entourage, en toute impunité.

Par contre, dans les sérails du pouvoir, le jeune Malick Natchaba, qui a été précédemment bombardé à la Direction de la société aéroportuaire de Lomé (SALT) avant de se voir rapidement retirer dans une atmosphère de conflit avec un baron du régime est en hibernation. Il siège au comité politique du parti politique UNIR au pouvoir et est l’un des principaux délégués au dialogue qui réunit pouvoir et opposition dans la résolution de la crise politique.

Perçu comme très efficace et compétent à redynamiser le cabinet présidentiel, il est obligé de rester en attente, le temps que l’ancienne occupante des lieux accepte de lâcher prise et de céder sa place.

On susurre dans l’entourage de Faure Gnassingbé que Victoire Dogbé exige du Chef de l’Etat, la promesse d’un nouveau poste tout aussi intéressant que le cabinet présidentiel, avant de quitter les lieux.

La même attitude est actuellement observée chez plusieurs personnalités autour de Faure Gnassingbé qui n’ont aucune volonté de se faire remplacer.

Le Chef de l’Etat du Togo, qui règne mais ne gouverne pas, a de sérieuses difficultés pour faire le ménage dans un entourage meublé d’incompétents et de corrompus.

Alfredo Philoména/independantexpress.net

Source : www.icilome.com