Réfugiés congolais expulsés: risque de crise humanitaire à la frontière angolaise

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L’Angola a expulsé au moins 250 000 migrants congolais en situation irrégulière au cours des quinze derniers jours. Ce chiffre risque d’augmenter et les autorités congolaises sont dépassées par la vague. Cette foule s’entasse dans des petites villes frontalières, sans infrastructures adaptées pour les accueillir. Sur le terrain, les humanitaires s’organisent. Les différentes agences des Nations unies et les ONG sont en train d’évaluer la situation pour fournir la réponse la plus adaptée.

Le problème principal que pose l’afflux massif de réfugiés congolais expulsés d’Angola à la frontière est l’hygiène. La plupart des refoulés traversent la frontière de la province du Kasaï, passant notamment par la petite ville de Kamako.

Les réfugiés n’ont ni endroit où dormir, ni sanitaires, ni douches. Les témoignages rapportent l’odeur pestilentielle des excréments dans certains endroits. Il existe donc un risque évident d’épidémie, sans compter la promiscuité qui fait craindre des risques de violences sexuelles aux acteurs sur le terrain.

L’ONG Ajid coordonne un petit centre de santé, où les soins sont gratuits pour les refoulés. Son équipe recense des cas de paludisme, de fièvre typhoïde, des problèmes respiratoires, parfois graves car les expulsés ne se soignaient pas en Angola. Il existe aussi des cas de blessures par balle et des accidentés de la route.

Craintes sécuritaires

Déjà présente sur place dans le cadre d’un autre projet, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) devrait installer des latrines et des douches. Elle distribue déjà des repas froids, avec des conserves et des bouteilles d’eau, aux personnes les plus vulnérables.

Il faut désormais organiser le transport de ces personnes pour désengorger les villes frontalières. La plupart des expulsés veulent rentrer chez eux mais n’en ont pas les moyens. Pour tous les acteurs, la priorité est donc l’évacuation.

L’autre préoccupation des humanitaires est la sécurité. La situation est bien sûr un terreau favorable aux disputes et autres bagarres. Mais surtout, le contexte intercommunautaire au Kasaï est tendu. L’arrivée en masse de ces refoulés peut provoquer des conflits avec les populations locales.

Source : www.cameroonweb.com