Pourquoi l’Assemblée nationale ne respecte-t-elle pas la décision prise par la Cour constitutionnelle le 25 mars dernier, relativement à la proposition de révision constitutionnelle déposée en juillet 2016 par les députés de l’ANC et de l’ADDI ?
Pour Gerry Komandéga Taama, le président du Nouvel engagement togolais (NET) intervenant ce mercredi sur la radio Victoire FM, il va sans dire que le pouvoir fait payer à une « certaine » opposition son « arrogance » de 2014, concernant le projet de loi de révision constitutionnelle de cette année.
On se rappelle que ce projet de loi n’a malheureusement pas pu être adopté à cause de la divergence de vues entre les députés d’UNIR et de l’ANC sur la rétroactivité ou non du nouvel article 59 de la Constitution.
Ce non-respect de la décision de la haute juridiction en matière constitutionnelle par l’Assemblée nationale majoritairement détenue par le parti au pouvoir dénote une volonté réelle de ne pas aller sur les questions de réformes et pose encore une fois la question de l’indépendance des institutions de la République, insiste M. Taama.
« Il n’y a aucune relation entre la Constitution et le fonctionnement de nos institutions. Si nous acceptons le principe de la séparation des pouvoirs, même la commission de réflexion sur les réformes politiques mise en place par le chef de l’Etat ne doit en réalité avoir aucune incidence sur le fonctionnement normal des institutions de la République. L’Assemblée nationale a son calendrier et son fonctionnement », pense l’acteur politique.
Il se pose également, a-t-il poursuivi, la question du fair-play que les acteurs politiques togolais n’ont pas. « On préfère au Togo le cynisme et l’arrogance », a-t-il regretté. La conclusion de tout cela, a-t-il relevé, est qu’on est aujourd’hui devant un blocage des députés de l’opposition qui ne savent plus que faire.
Gerry Taama pense que l’opposition avait le choix de profiter de la forte pression exercée de toute part sur le pouvoir pour voter ce projet de loi, tout en permettant à Faure Gnassingbé de se représenter à l’élection présidentielle de 2015.
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