Recrutement de 1000 fonctionnaires de police

sur la demi-centaine de milliers d’agents de l’Etat, il n’y en aura donc essentiellement que les corps habillés, les enseignants et une infime partie imbriquera les professionnels de santé. Les élections approchent, il faut calmer les jeunes qui sont dans la rue contestant jour après jour, le règne de 50 ans de la famille Gnassingbé sur le Togo.

Dans son mémorandum sur la crise, le gouvernement à clairement expliqué aux Américains que le meilleur moyen de taire les revendications portant sur le retour à la constitution de 1992, le vote de la diaspora, la libération des prisonniers politiques et le déverrouillage des institutions de la République, le meilleur moyen de clouer le bec aux contestataires de Faure Gnassingbé, c’est de pourvoir de l’emplois à ces jeunes dans la rue.

A travers des milliards mobilisés, le gouvernement va recruter plus 5 000 agents dans le compte de la CENI pour les échéances électorales à venir. Point n’est besoin de préciser que c’est des emplois temporels.

« On s’inscrit, on te recrute, tu vas te donner à fond pour l’établissement des cartes d’électeurs en quelques semaines en échanges de quelques centaines de billets. Mais cet argent ne va durer que la période électorale. Si tu es très économe, tu peux jongler jusqu’en 2019 et c’est fini. Tu te remettras à raser les murs. Mais ceux qui nous gouvernent auront déjà ce qu’ils veulent. Ils auront déjà démobilisé les jeunes et se réconforteront dans leurs positions, pillant de plus belle les sociétés, les deniers publics » a déploré ce matin un jeune au service des nationalités. Lui aussi était dans la course des formalités pour postuler à un concours.

Un concours, dont l’appel à candidature est lue comme un trophée de guerre sur les écrans sombres de la télévision nationale. Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile lance un concours de recrutement de 1 000 agents de la police, niveau BEPC.

Dans les services de documentations, il y en a qui, nantis d’une maîtrise, veulent bien tenter leur chance même si la restriction d’âge ne leur est nullement favorable. Pendant ce temps, au port, à l’aéroport, dans les ministères, les gouvernants font recours à l’expertise des jeunes diplômés expatriés, à défaut de trouver leurs proches pour les brancher à des postes.

Les uns pour gérer tel poste technique, les autres pour piloter les interminables projets pour lesquels les milliards des partenaires sont investis depuis 2010 et dont les résultats retentissent rien que dans les discours.

« Quand tu es fils du Togo, sans aucune relation, ta seule chance se limite à l’ANPE ou à l’ANVT si seulement cette chance est assez forte. Sinon, tu te retrouves à conduire un taxi-moto en attendant que la ministre du Développement à la base, envoie des émissaires t’apprendre comment entreprendre et devenir riche, à partir de zéro franc. A défaut, tu sauteras sur le premier concours de police, comme celui que Yark Damehame vient de lancer. Là, on te fera un lavage de cerveau pour revenir réprimer systématiquement, tous ceux qui voudront empêcher le fils de Gnassingbé Eyadema de rempiler pour un quatrième mandat en 2020 », a ajouté ce jeune diplômé en chômage.

A. Lemou

Source : www.icilome.com