RDC: l’épidémie d’Ebola a déjà fait plus de 240 victimes

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Le nouveau bilan de l’épidémie d’Ebola qui frappe l’est de la RDC depuis le 1er août s’élève à 241 morts, selon le ministère de la Santé. Dix-neuf personnes sont décédées en cinq jours la semaine dernière. Ces chiffres inquiètent les équipes de riposte, qui doivent déjà travailler dans des conditions difficiles.
La situation est inquiétante et l’épidémie ne semble pas près de s’arrêter dans le Nord-Kivu.

D’autant que l’insécurité freine les efforts pour contenir Ebola, comme l’explique Tarik Yacharevitch (Jasarevic), porte-parole de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) : « C’est un contexte très difficile. Il y a eu un grand nombre d’incidents sécuritaires dans les dernières semaines, les derniers mois, qui ont ralenti notre travail. Mais nous sommes là. L’OMS a plus de 300 personnes sur le terrain et nous faisons de notre mieux pour mettre en place toutes les mesures de riposte. »

Dans un tel contexte, il est compliqué d’endiguer correctement la propagation du virus. Les équipes de riposte sont chargées de repérer toutes les personnes ayant été en contact avec un malade, mettre en place des quarantaines. Des mesures contraignantes, parfois envahissantes, qui peuvent susciter des résistances. Par exemple, les morts d’Ebola doivent être inhumés selon une procédure spéciale, « l’enterrement digne et sécurisé ».

Une procédure indispensable, mais compliquée pour les proches des victimes, selon Céline Degen, coordinatrice pour le CICR à Butembo : « Ce sont des gens qui sont habillés de la pointe des cheveux à la pointe des pieds en plastique et qui vaporisent du chlore sur votre proche, sur son cercueil, qui le mettent dans un sac. C’est extrêmement violent. C’est faire violence, en fait, à ces gens qui ont des habitudes et des rites très particuliers et que le virus vient complètement déstabiliser. Et donc, les gens, parfois, peuvent vouloir se cacher d’avoir été malades, vouloir enterrer leurs morts sans en prévenir les épidémiologistes et les médecins. »

Mais malgré quelques résistances d’une population déjà meurtrie par les violences, la société civile se mobilise, avec des dizaines de volontaires qui sensibilisent aux bonnes pratiques contre Ebola.

Source : www.cameroonweb.com