Selon les résultats provisoires annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) dans la nuit de mercredi à jeudi, l’opposant Félix Tshisekedi est arrivé en tête de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo.
Après une longue attente, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a finalement annoncé les résultats provisoires de l’élection présidentielle en RDC vers 3h du matin (heure de Kinshasa) ce jeudi.
« Ayant obtenu 7 051 013 suffrages valablement exprimés, soit 38,57%, est proclamé provisoirement élu président de la République démocratique du Congo M. Tshisekedi Tshilombo Félix », a déclaré Corneille Nangaa.
L’opposant Félix Tshisekedi arrive donc en tête de la présidentielle du 30 décembre devant Martin Fayulu (34,8%), candidat de la coalition d’opposition Lamuka et le candidat de la coalition au pouvoir FCC Emmanuel Ramazani Shadary (23,8%). Au total 21 candidats étaient en lice.
Historique
Alors que la chaîne nationale RTNC diffusait en direct l’annonce des résultats depuis le siège de la Commission électorale, ce sont des réactions de surprise qu’on a pu entendre dans la salle à l’annonce des résultats provisoires.
Et pour cause, la situation est historique : c’est la première fois qu’un opposant est proclamé vainqueur d’une élection présidentielle après les deux élections de Joseph Kabila en 2006 et 2011.
Après trois reports depuis 2016, le président de la Céni a remercié toutes les institutions de la République, en commençant par le chef de l’Etat.
Lors de sa campagne, le fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017, a scellé une alliance avec une autre figure de la politique congolaise, Vital Kamehre. En cas de victoire, c’est à lui que devait incomber le poste de Premier ministre.
Quelques minutes après l’annonce de la victoire de Félix Tshisekedi, quelques Kinois habitants aux alentours du siège de la Céni ont exprimé leur joie.
C’est la Cour constitutionnelle qui proclamera ensuite les résultats définitifs de la présidentielle après l’examen d’éventuels recours. Selon le calendrier actuel qui a pris trois jours de retard, elle doit publier les résultats définitifs d’ici le 15 janvier pour une prestation de serment initialement prévue le 18 janvier.
Martin Fayulu dénonce un « putsch électoral »
Arrivé deuxième de la présidentielle, le candidat de la coalition de l’opposition Lamuka, Martin Fayulu, dénonce dans une interview à RFI un « putsch électoral » et des résultats « ridicules », qui n’ont rien à voir avec la vérité des urnes.
Ridicules. Ces résultats n’ont rien à voir avec la vérité des urnes. C’est une vilaine escroquerie de M. Nangaa et de son camp politique. C’est un véritable putsch électoral, c’est incompréhensible. Je demande à la Cenco, à l’Eglise du christ au Congo, à la Symocel et à tous ceux qui ont observé les élections de me dire la vérité, de publier les résultats. (…) On a volé la victoire du peuple congolais et le peuple congolais n’acceptera jamais que sa victoire lui soit volée.
Longue soirée
Journalistes et observateurs ont dû patienter de longues heures. Aux environs de 0h40, ce 10 janvier, le président de la Commission électorale (Céni) de la République du Congo (RDC) Corneille Nangaa, est finalement arrivé pour lancer officiellement la proclamation des résultats du triple scrutin législatif, provincial et présidentiel. Le rapporteur de la Céni, Jean-Pierre Kalamba, a salué « un grand jour pour la nation congolaise, un jour tant attendu » mais l’attente se poursuit toujours.
Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a alors annoncé que la cérémonie se déroulerait en deux étapes : d’abord les résultats des élections législatives et provinciales, puis ceux de la présidentielle. A l’heure actuelle, les résultats des élections provinciales sont en train d’être égrenés, province par province, circonscription par circonscription.
Ces derniers jours, la pression sur la commission électorale n’a cessé d’augmenter. Ce 9 janvier, les trois principales missions d’observation électorale ont rappelé à la Céni son « devoir » de ne proclamer « que la vérité issue des urnes », ce qui témoigne du climat de méfiance et d’inquiétude qui règne dans le pays.
Source : www.cameroonweb.com