RDC: Félix Tshisekedi promet d’œuvrer à la ‘réconciliation’

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Félix Tshisekedi est officiellement devenu jeudi le cinquième président de République démocratique du Congo. À la tribune, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi étaient côte à côte, un symbole fort pour ce pays qui n’avait jamais connu d’alternance pacifique.

Avec eux, le Kényan Uhuru Kenyatta, le seul chef d’État étranger à avoir effectué le déplacement à Kinshasa. Plusieurs pays africains comme l’Angola, le Congo-Brazzaville, le Burundi ou la Tanzanie avaient envoyé des représentants de rang inférieur. Quant aux Etats-Unis et aux pays européens, ils étaient représentés par leurs ambassadeurs.

Officiée par la Cour constitutionnelle, cette céromie d’investiture a connu trois temps forts. Tout d’abord, la prestation de serment du nouveau président de la République Démocratique du Congo avec la remise des symboles du pouvoir : l’emblème, la Constitution et les armoiries, et le discours d’investiture.

Ceux qui espéraient un discours de rupture pour cette passation de pouvoir historique auront peut-être été surpris. Est-ce parce qu’il se sait fragile dans sa position de président élu mais sans majorité à l’assemblée ? Dans un discours résolument rassembleur, Félix Tshisekedi a promis d’œuvrer à la « réconciliation » et tendu la main à ses deux adversaires malheureux à la présidentielle, Emmmanuel Ramazani Shadary et Martin Fayulu, pour qui le nouveau président a dit tout son « admiration », n’hésitant pas à le qualifier de « soldat du peuple ». Ce dernier n’était pas présent et continue de contester sa défaite.

Dans le même esprit, Felix Tshiskedi a salué la « contribution » de l’Eglise catholique dans le processus électoral, elle qui a pourtant remis en doute publiquement la régularité de son élection.

M. Tshisekedi promet la libération de tous « les prisonniers politiques »

S’il y avait peu d’annonces dans ce discours assez général, Félix Tshisekedi s’est dit animé d’une « grande humilité » face aux « lourdes responsabilités » qui l’attendent et a redit ses priorités: lutte contre la pauvreté, pacification, développement rural, ainsi que l’emploi des jeunes.

Mais pour ceux qui espéraient des annonces concrètes et pour marquer le début du changement espéré par les Congolais, Félix Tshisekedi a tout de même promis de recenser tous les prisonniers politiques. Cela en vue de leur libération très rapide par le futur ministre de la Justice.

Main tendue à Joseph Kabila, dont Tshisekedi a été un opposant

Félix Thisekedi s’est aussi engagé à réformer la justice, lutter contre la corruption, la pauvreté, l’évasion fiscale et à améliorer le respect des droits de l’homme. Promettant de lancer une campagne pour sensibiliser tous les agents de l’État sur « leur responsabilité vis-à-vis de la population congolaise ».

Mais l’heure n’était pas aux règlements de compte ni aux critiques du bilan de Joseph Kabila. Le nouveau chef d’État a au contraire salué la « détermination » du président sortant en faveur de « l’alternance démocratique et pacifique ».

Le nouveau président a aussi promis de s’inscrire dans les traces de son père Etienne Tshisekedi, celui qui, dit-il, a « façonné notre lutte politique durant quatre décennies ». Mais il n’a pas dit un mot sur la dépouille de son père toujours bloquée dans une morgue de Bruxelles.

Les partisans de l’UDPS étaient bien sûr à la fête. A l’entrée du palais de la Nation, ils avaient scandé « Félix n’oublie pas, papa avait : le peuple d’abord. », avant de forcer le passage pour assister à la cérémonie.

Malaise soudain

Mais après, un moment de stupeur : le président Félix Tshisekedi est resté figé, comme interdit de toute parole. Son épouse, ses proches, les secours ont accouru et la diffusion de son discours a été interrompue pendant une quinzaine de minutes… un coup de chaleur. Débarrassé de son gilet pare-balles, il s’est remis debout pour continuer son discours jusqu’à la fin.

Ce dernier a finalement été prononcé devant un seul chef d’État étranger : le Kényan Uhuru Kenyatta. Un chiffre bien loin des 17 annoncés la veille de la cérémonie. Car les autres pays africains présents étaient représentés par des rangs inférieurs aux chefs de l’exécutif, comme la Tanzanie, le Gabon, la Namibie, le Maroc, le Burundi, l’Angola, le Congo-Brazzaville ou l’Égypte. Chez les pays occidentaux, les États-Unis et les Européens étaient représentés par leurs ambassadeurs.

Source : www.cameroonweb.com