De différentes confessions, le scoutisme est une institution importante en République centrafricaine. Il participe à l’éducation d’une jeunesse prise dans les tourments de la crise. Pendant les vacances, l’organisation a mené un projet de « camp du vivre ensemble » multiconfessionnel.
Au milieu de grands arbres se trouve le lycée technique des filles de Bangui. Il y a du monde dans l’école malgré la période de vacances. Ils sont 200 adolescents et jeunes chrétiens, baptistes, musulmans, évangélistes à participer à un camp d’été du « vivre ensemble » organisé par les scouts.
Pour Mounira, jeune musulmane du quartier du PK5, c’est une découverte. « Ça s’est bien passé : on a échangé avec les frères chrétiens, on a dormi ensemble, on a mangé ensemble… Ça s’est très bien passé », constate-t-elle. Puis d’ajouter : « Il n’y a pas de vol. On a mis nos téléphones en charge ce sont nos frères chrétiens qui surveillent. »
Mixité des jeunes
Ce matin, ils sont assis, attentifs, écoutant des intervenants venus leur parler des programmes dédiés à la jeunesse dans le pays. Mais d’autres ateliers – de musique ou de jeux–– sont prévus. « On va faire les activités culturelles, le sport, les jeux-concours, etc. », explique le directeur du camp Roni Yannick Bergaï.
Pour lui, chacun est dans son élément. « Ils se retrouvent vraiment dans leurs familles avec les jeunes musulmans, les jeunes chrétiens. Ils se sont bien entendus », souligne-t-il. Le directeur met aussi un point d’honneur à la mixité pour l’éducation des jeunes. « Pendant les pauses, pendant les heures de repas, on mélange les enfants, on les met ensemble, ils mangent ensemble pour essayer de s’éduquer les uns les autres. »
École du vivre ensemble
Un projet soutenu par le ministère de la Promotion de la jeunesse. Marcelin Bonniface Lombe, le directeur général de la Jeunesse, est même venu parler aux jeunes. Pour lui, ce camp est une véritable école du vivre-ensemble. « On a trouvé un moyen de mobiliser les jeunes pour qu’ils s’habituent au vivre-ensemble et à la cohabitation pacifique pour que ces jeunes de confessions religieuses puissent se réunir, apprendre le vivre ensemble pour ne pas que les gens leur inculquent la notion de guerre, la notion de séparation », explique-t-il.
Selon le directeur général de la Jeunesse, « aujourd’hui si vous prenez cette crise, d’aucuns disent que c’est une crise confessionnelle. Alors que non, ce n’est pas une crise religieuse. On ne veut pas que le politique puisse utiliser nos jeunes, parce qu’aujourd’hui, vous savez, si l’on laisse de côté les jeunes dans ce processus de réconciliation nationale, on ne va pas aboutir à cette véritable réconciliation nationale. »
Dans la capitale, les scouts défilent régulièrement dans les rues en uniforme, étendard brandi et hymnes déclamés. Ils participent également à d’autres activités comme l’entretien d’infrastructures publiques ou s’exercent à l’agriculture et à l’élevage. Ils seraient plus de 14 000 à travers tout le pays.
Le scoutisme offre des opportunités de vivre la rencontre et d’expérimenter la paix ce qui permet d’éduquer les jeunes à être des ambassadeurs de paix dans leur vie quotidienne. #PeaceDay #JourneeInternationaleDeLaPaix https://t.co/6k0a4rDq77
— Scouts et Guides de France (@sgdf) September 21, 2018
Source : www.cameroonweb.com