« Loin de répondre à leur fonction de
contre-pouvoir ultime et de gardien des valeurs de la démocratie, les Cours
constitutionnelles, dans un grand nombre d’Etats africains, opèrent en qualité de bouclier ultime du
pouvoir contre les citoyens » (Alexis Dieth)
Si les jeux olympiques pouvaient inscrire
l’art de tripatouiller les résultats d’élections dans leurs disciplines
sportives, le monde se rendrait compte qu’il est un pays qui rentrerait depuis
dans le Guinness des records.
La soirée de dimanche 23 février n’a été
que le remake de la prestation d’un certain Taffa Tabiou sur la même chaine de
télévision togolaise. Au forceps, des résultats à la stalinienne ont été servis
dans une célérité au peuple, histoire de mettre tout le monde devant le fait
accompli. Que dira la VAR constitutionnelle?
Défini comme assistance vidéo à l’arbitre
(Video assistance referee), ce nouveau système dans le sport a réduit
considérablement les erreurs d’arbitrage. Et dans le cas des élections au Togo,
il existe une VAR constitutionnelle chargée de visionner les actions et
déterminer si le but dit marqué par l’assoiffé est ou non valable.
Mais tout comme quelqu’un a osé dire
d’Alassane Ouattara et du franc CFA qu’ils sont trop vieux et devront prendre
leur retraite, la VAR constitutionnelle au Togo est trop partiale pour dire que
le but validé par l’arbitre borgne est entaché d’irrégularités. Parce que c’est
à dessein que, contrairement aux recommandations de la CEDEAO qui demandait une
recomposition de cette VAR, l’assoiffé de pouvoir a choisi de pratiquement
reconduire la même équipe avec à sa tête le même vieux.
Et pourtant, des copies des procès-verbaux
viendront en appui aux recours qu’introduira le candidat légitimement élu, mais
illégalement recalé. Ou des rapports de bourrages d’urnes dans le septentrion
et ailleurs. Ou même le vote par des mineurs avec cette vidéo montrant l’un
d’entre eux glissant deux bulletins dans l’urne dans un bureau de vote.
Au nom de la « ventrologie »
(entendez la politique du ventre ou mieux, de la panse comme pour des animaux),
de supposés intellectuels, étudiants, députés, directeurs généraux ont tu leur
savoir et se sont rangés du côté de l’oppresseur du peuple. Des présidents de
CELI, juges de profession, ont fait allégeance à un système qui tire le pays
vers le bas, juste pour des pécules. Ils n’ont que faire d’un peuple qui a
faim, crie au manque d’opportunités pour sa jeunesse, végète dans les catacombes
des indices de développement.
Elections sur fonds propres était le
slogan ayant permis d’éloigner des regards trop incisifs d’observateurs. Mais
même cette autonomie est un fake, les candidats n’ayant pas reçu ce qui était
consigné dans le code électoral. Encore un mensonge. Pire, cinq des candidats
ne reprendront plus leur caution, des scores epsiloniques leur ayant été
attribués ! Comme quoi, le temps de la collecte a commencé.
Mais les faits sont là. Les entreprises
continuent de mettre la clé sous le paillasson ou de réduire les effectifs. La
morosité gagne. Les activités stagnent ; et lorsque les prix des produits
augmenteront sous peu, il n’y aura pas de choisis. L’heure de la distribution
automatique de billets est terminée. Allez, VAR constitutionnelle, parachève l’œuvre
de la CENI borgne !
Godson KETOMAGNAN
source : Liberté
Source : TogoActu24.com