L’ambiance était électrique mais tout s’est passé dans le calme. La ville de Sokodé (préfecture du Tchaoudjo, 350 km au nord de Lomé) a renoué, jeudi, avec les manifestations de rue à l’appel de la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise qui réclame un recommencement du processus électoral en cours dans le pays.
Pour la première fois après 13 mois, plusieurs milliers de manifestants sont sortis manifester pour réclamer la reprise du processus électoral en cours, avec une commission électorale inclusive telle que l’a voulu la feuille de route de sortie de crise.
« C’est une mobilisation des grands jours, aujourd’hui, au premier jour de l’appel à manifester lancé par la C14. Et nous sommes très contents parce que ça fait très longtemps que les gens voulaient se libérer. Et nous avons pu constater l’expression de la libération. 51 ans ( de règne de Gnassignbé, ndlr), ça suffit !», a confié à Anadolu le député Ouro Akpo Tchangnao qui était en première ligne de la manifestation dans cette localité.
Il a indiqué à Anadolu qu’ils ont eu du mal à contenir les énergies de cette jeunesse prête à aller dans un itinéraire même contraire à celui imposé par le préfet.
« Mais nous avons réussi à les contenir », a-t-il dit, «fort heureusement pour éviter la violence».
La coalition des 14 partis de l’opposition togolaise avait appelé à 4 jours de manifestations : jeudi, samedi, lundi et mardi prochains, pour amener le gouvernement togolais et les facilitateurs à comprendre l’urgence de la reprise du processus électoral, conformément à la feuille de route de sortie de crise.
La manifestation de Sokodé a pris fin dans le calme en début d’après-midi. Au même moment, la marche de Lomé venait de démarrer.
Il y a eu également des manifestations dans plusieurs villes de l’intérieur du pays.
L’agence Anadolu a été informée de quelques jets de gaz lacrymogène, par endroit, pour disperser des manifestants qui ont tenté de sortir des itinéraires autorisés par le gouvernement.
Mercredi, à la veille de cette marche, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, Cedeao, a rappelé aux protagonistes leur engagement à la non-violence et au dialogue dans le processus de sortie de crise.
Aucun acte de violence n’a été constaté ni à Sokodé ni à Lomé au terme de cette première journée de mobilisation.
Pour rappel, Sokodé est la ville natale de l’opposant Tikpi Atchadam, président du Parti national panafricain (PNP). Elle a été l’une des villes résistantes dès le début de la crise, un certain 19 août 2017.
Les affrontements entre forces de l’ordre et les manifestants qui réclamaient le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir, le retour à la constitution de 1992 et le vote de la diaspora togolaise, ont fait officiellement 2 morts le 19 août et 4 morts dont 2 militaires, les 16, 17 et 18 octobre 2017, suite à l’arrestation d’Alfa Assan, imam de la ville.
Toutes les manifestations y étaient interdites, dès lors, par le gouvernement togolais. Malgré les appels incessants de la Cedeao à favoriser le dialogue, au nom du principe de la Liberté de manifestation, consacré par la constitution togolaise.
Plus aucune manifestation n’a eu lieu dans cette localité depuis octobre 2017
Avec Anadolu (Correspondance de Alphonse LOGO)/africafullsucess.com
Source : www.icilome.com