Quand RFI donne sa voix à Faure

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Nous l’avons déjà signalé : le 6 janvier dernier, de retour de cimetière où ils sont allés enterrer une matriarche du village, des jeunes militants et sympathisants du PNP, un parti d’opposition, ont entonné en chœur « NON AU 4e MANDAT DE FAURE ». La garnison militaire stationnée dans le village investit alors les maisons où elle ne trouve que des femmes en train de faire le ménage. Elle s’en saisit et les moleste à sang. Les hommes avaient eu le temps de fuir dans la brousse. Ce n’est que partie remise pour eux.

Hier, 8 janvier, les soldats ont commencé à fouiller les maisons pour se saisir des hommes rentrés de la brousse. La première maison investie est la maison KPEREGUENI. Elle abrite le président de la section locale du PNP. Ils y ont trouvé trois hommes, les frères du président local du PNP. Ils les ont arrêtés et jetés en prison. Aucune vérification qu’ils sont membres du PNP. Ils sont frères au président local du PNP. C’est suffisant.

Ce sort qui frappe le village de Kadambara, plus de 15 mille habitants, a été largement diffusé depuis le 6 janvier dans les réseaux sociaux et ce serait faire injure au RFI que de croire que la radio internationale n’est pas au courant, surtout à la veille d’un « Appels sur l’actualité » consacré à l’élection présidentielle du 22 février.

Dans ces conditions, le silence de RFI sent une partialité en faveur du candidat Faure. Pire, en organisant une émission sur ces élections, c’est cautionner cette mascarade électorale imposée par une Armée d’occupation qui a mis le Togo sous coupe réglée depuis 1963 avec la main à peine discrète de la France. Comment réagirait RFI si, dans une France occupée, les Nazis organisaient des élections pour doter le pays d’une Assemblée de collabos, d’un Président fantoche. Parlerait-elle de telles élections comme des élections démocratiques?

La France nous a tellement soumis qu’elle en vient à nous infantiliser. Faire passer la dictature togolaise qui ne survit que par coups d’état et par la force des armes pour une démocratie, cela ne s’appelle-t-il pas du racisme ?

Zakary Tchagbalé

Source : TogoActu24.com