L’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO) se dit consternée et indignée par les propos du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame qui traite de « comédie » la grève de la faim qu’observe le président du parti Les Démocrates, Nicodème Habia. Elle appelle les autorités togolaises à avoir un peu d’humanisme et dénonce une « forme de torture morale ». Lisez plutôt !
Réaction de l’ASVITTO suite aux propos du ministre de la Sécurité relatifs à la grève de la faim du député Habia Nicodème, président du parti ‘’LES DEMOCRATES’’
L’ASVITTO constate une entrave aux mesures d’assistance et dénonce une forme de torture morale
L’Association des Victimes de Tortures au Togo (ASVITTO) suit avec une attention particulière la grève de la faim de Monsieur HABIA Nicodème, président du parti ‘’Les Démocrates’’ et toutes les formes de torture qu’il subit de la part des forces de l’ordre et surtout des autorités gouvernementales depuis deux semaines devant les locaux de l’Ambassade de la République du Ghana au Togo.
C’est dans une grande indignation doublée de consternation que l’ASVITTO a écouté les propos de Monsieur YARK DAMEHANE, Ministre de la Sécurité et de la protection sociale sur une chaine de radio privée qui confirmeraient en substance la tentative d’entrave de certaines autorités gouvernementales vis-à-vis des mesures d’assistance prises par les Autorités Ghanéennes pour venir au secours de l’opposant Togolais, Monsieur HABIA Nicodème visiblement dans le besoin après treize (13) jours d’action de grève de faim qui demandait la libération des personnes détenues injustement…
L’ASVITTO dénonce l’attitude des autorité gouvernementales qui constitue une infraction prévue par le Code pénal en vigueur en son article 187 (constitue une entrave aux mesures d’assistance, le fait d’empêcher volontairement l’arrivée de secours destinés à faire échapper une personne à un péril imminent….) et puni par l’article 188 à des peines d’emprisonnement et d’amendes.
Au demeurant, les autorités Togolaises semblent mettre en exergue la ‘’Souveraineté du Togo’’ pour camoufler leur indifférence manifeste vis-à-vis de la santé publique marquée par l’inexistence des structures adéquates dans les hôpitaux publics. Car, le caractère Souverain d’un Etat de droit n’est pas synonyme de l’oppression du peuple mais de la capacité des dirigeants à se sacrifier pour préserver la vie des dirigés par des mesures qui mettent l’homme au centre de toute préoccupation. Autrement, c’est donner raison au colonisateur qui estimait en son temps que les colonies n’étaient pas suffisamment ‘’humanisées’’ pour accéder à leur souveraineté. Considérer une grève de la faim d’une comédie ou empêcher une évacuation sanitaire pour des raisons de souveraineté traduit suffisamment l’état d’esprit des gouvernants.
Pour rappel, en janvier 2013, le Togo ‘’souverain’’ avait fait appel aux sapeurs pompiers Ghanéens pour pouvoir maitriser les flammes de l’incendie hautement criminel du grand marché de Lomé et le garant de la souveraineté n’avait pas pris soin de suspendre temporellement la souveraineté qu’il brandit curieusement aujourd’hui.
Au regard de tout, l’ASVITTO invite les autorités gouvernementales à faire preuve d’humanisme qui doit caractériser les dirigeants responsables d’un Etat de droit et prendre des dispositions qui s’imposent pour faire libérer les prisonniers inutiles afin de baisser la tension dans le pays.
Fait à Lomé, le 03 octobre 2018
Pour l’ASVITTO
Le Président
M. ATCHOLI KAO Monzolouwè
Source : www.icilome.com