Prof Togoata Apedo-Amah invite la C14 à une bonne stratégie pour conduire le peuple à la victoire

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Il était l’un des premiers universitaires à féliciter le peuple togolaise pour avoir boycotté massivement les élections législatives du 20 décembre dernier. Le Professeur Ayayi Togoata Apedo-Amah revient avec une analyse qui invite la Coalition des 14 partis de l’opposition à adopter une « bonne stratégie » pour conduire le peuple togolais à la victoire contre le régime de Faure Gnassingbé.

LE TRIOMPHALISME DE LA C14 NE DOIT PAS MASQUER UN GRAVE ÉCHEC

Après les législatives frauduleuses du 20 décembre 2018, organisées unilatéralement par la dictature militaire, nous avons observé une certaine euphorie au sein de la population suite au boycott massif de cette odieuse mascarade. Les écrits des médias et des réseaux sociaux ont conforté cette ambiance trompeuse.

Nous ne devons pas nous masquer la face et faire semblant d’avoir gagné. Qu’avons-nous gagné ? Rien du tout. Que le camp de la démocratie, donc celui du peuple, constitue la très grande majorité, nul n’en a jamais douté, à commencer par le dictateur himself. C’est le sens redondant qu’il faut donner à ces législatives de merde. C’est tout. La dictature continue comme avant et rien n’a changé sous le ciel du Togo.

ALORS D’OÙ VIENT L’ÉCHEC ?

Le mot d’ordre martelé par les leaders de la C14 retentit encore dans nos oreilles:  » empêcher ces élections PAR TOUS LES MOYENS ». Les gens se sont dit : » enfin, on va voir une vraie opposition a l’oeuvre ! ». La C14 a-t-elle empêché quoi que ce soit ? Non. Rien du tout. Le peuple s’est pris en charge pour refuser la caution électorale que le dictateur et ses complices de la CEDEAO souhaitaient pour que perdure un régime de terreur mafieux au Togo, sous la coupe de la France mafieuse, éternelle amie des dictateurs africains.

SE DONNER LES MOYENS DE SA POLITIQUE

L’échec de l’opposition togolaise vient du fait qu’elle ne s’est, en réalité, jamais donné les moyens d’une politique révolutionnaire destinée à chasser les ennemis du peuple togolais. D’où vient cette faiblesse récurrente à toujours recourir à la CEDEAO traîtresse qui s’est transformée en chien de garde de la Françafrique. Le légalisme ne peut être une finalité en soi dans une lutte libératrice contre le despotisme. Dans une lutte révolutionnaire, les contre-révolutionnaires ne peuvent pas imposer aux démocrates les armes de leur combat. Tant que le choix du terrain et des armes sera fixé par eux, ils s’éterniseront au pouvoir avec toutes les conséquences dramatiques pour notre peuple. Ils continueront à fusiller lâchement des enfants. C’est dire que l’empêchement proclamé des élections, n’a pas été suivi de mots d’ordre allant dans ce sens, comme, par exemple, l’encerclement des bureaux de vote par les populations sur toute l’étendue du pays.

Se donner les moyens de sa politique, donne du crédit. Le contraire vous fait passer pour des clowns. Il faut dire ce que l’on veut faire ou tenter de faire, même si le succès n’est pas toujours garanti. Il n’y a rien de pire en politique que le divorce entre le verbe et l’action, car s’installe chez le peuple et les militants, un amer sentiment d’escroquerie politique.

Cet échec invite ceux qui aspirent à conduire le peuple à la victoire, à changer de stratégie. Pour mettre en pratique une bonne stratégie, il faut de bons tacticiens.

Ayayi Togoata APEDO-AMAH

Source : www.icilome.com