Les organisations de la société civile soucieuses de l’enlisement de la crise sociopolitique togolaise ouverte depuis août 2017, se sont retrouvées ce week-end à Lomé. Au cours de cette rencontre initiée par le Front Citoyen Togo Debout (FCTB) et la Coalition de la Diaspora Togolaise (CODITOGO), un « mémorandum » est sorti et fera l’objet de plaidoyer auprès des deux facilitateurs de la crise togolaise.
La crise sociopolitique que traverse le Togo s’enlise au jour le jour et les acteurs politiques peinent toujours à accorder leur violon sur l’essentiel. Malgré les discussions politiques entamées le 19 février dernier, rien n’a changé. Les lignes n’ont pas bougé. C’est le statu quo.
Face à la crise de confiance qui déchire le régime RPT-UNIR et la Coalition des 14, les forces vives de la nation et les responsables des organisations de la société civile, des syndicats et des mouvements de la diaspora ont voulu entrer en jeu.
Samedi dernier au cours d’un forum organisé à Lomé, ces Togolais ont procédé ensemble à un diagnostic approfondi de la crise togolaise et proposé des pistes de solutions pour une sortie pacifique de la crise.
Selon eux, il faut nécessairement une vraie période de transition. Il faut impérativement marquer une « rupture ». C’est-à-dire remplacer le gouvernement actuel par un gouvernement de transition qui aura pour mission d’opérer les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales nécessaires. Une fois ces réformes faites, l’on pourra organiser des élections transparentes et remettre le pays sur les rails de la démocratie.
« Depuis le début de la crise, beaucoup d’organisations de la société civile se sont prononcées unilatéralement. Mais, il était important que nous nous retrouvons dans le même creusé, refaire le diagnostic de la crise ensemble, et ensuite proposer une solution consensuelle. Donc ensemble, nous avons fait le diagnostic, et ensemble nous avons proposé des solutions », a souligné Prof David Dosseh, 1er Porte-parole du Front Citoyen Togo Debout.
« Après réflexion, a-t-il poursuivi, nous avons trouvé qu’il faut nécessairement une vraie période de transition au Togo. Il est nécessaire de marquer une rupture avec la gouvernance que nous avons connue jusqu’ici. Et une fois qu’on marque la rupture, il faut qu’on mette en place un gouvernement de transition chargé d’opérer toutes les réformes nécessaires pouvant mettre le pays sur les rails de la démocratie. Et c’est grâce à ces réformes importantes que nous pourrions, lors des élections qui marquerons la fin de la transition, confier les rênes du pays à un gouvernement légitime qui pourra nous conduire vers le développement ».
Ces propositions ainsi formulées sont alléchantes et épousent également les aspirations du peuple togolais qui appelle de tous ses vœux l’alternance politique à la tête de l’État.
Selon les responsables du Front Citoyen Togo Debout, ces recommandations feront l’objet d’un mémorandum qui sera soumis au gouvernement togolais, à la Coalition, à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’Union Africaine (UA) et autres partenaires du pays.
« C’est une manière pour nous d’insister sur la position de la population. Nous attendons la feuille de route de la CEDEAO. Et nous pensons qu’il est légitime que la CEDEAO tienne compte des vraies aspirations du peuple Togolais qui veut le changement, qui veut une période de transition », a conclu Prof David Dosseh.
Godfrey Akpa
Source : www.icilome.com