Le procès de Teodorin Obiang intenté par la France pour “biens mal acquis” et qui a des ramifications en Suisse a connu un nouveau tournant début janvier. Claudio Mascotto, procureur jusque-là en charge de l’affaire du côté suisse, en a été dessaisi par la justice du pays.
La Guinée équatoriale marque un point dans le procès qui oppose son vice-président Teodorin Obiang à la Suisse. Le pays qui a demandé la récusation du procureur Claudio Mascotto a finalement obtenu gain de cause. Le 10 janvier, le tribunal fédéral, la plus haute instance judiciaire de Suisse, a pris un arrêt dans lequel il ordonne la récusation du représentant du ministère public. Ce dernier paierait son manque d’impartialité. Il “tient déjà la culpabilité du prévenu pour acquise”, note l’institution.
Claudio Mascotto est en total désaccord avec la Guinée équatoriale sur l’acquisition et l’utilisation de deux yachts dont la valeur est estimée à plus de 200 millions de dollars. Le procureur estime que ces engins ne sont utilisés qu‘à titre de plaisance par Teodorin Obiang, vice-président de la République et fils du chef de l’Etat Teodoro Obiang. Une version contredite par la Guinée équatoriale qui rétorque que ces bateaux servent de navires de guerre.
Pas assez pour convaincre le procureur suisse. Dans son réquisitoire, il s’interroge, un brin ironique, sur comment ces yachts ainsi qu’une dizaine de voitures de luxe saisies par la justice suisse en novembre 2016 pourraient servir dans un pays comme la Guinée équatoriale. “On ne saurait enfin soutenir sérieusement la finalité défensive ou stratégique de yachts ou de voitures de grand luxe (…) dans un pays dont la population vit sous le seuil de pauvreté et dont les routes ne sont probablement pas adaptées aux véhicules séquestrés”, écrit-il, comme le rapporte Le Point.
L’enquête du parquet suisse pour blanchiment d’argent, abus de confiance, gestion déloyale, corruption et extorsion contre le fils aîné du président équato-guinéen s’inscrit dans le cadre des procédures dites de “biens mal acquis”, entamée en France en 2010. Cette vaste affaire vise des familles de dignitaires africains, notamment Denis Sassou Nguesso (Congo), feu Omar Bongo (Gabon) ou encore le président centrafricain déchu François Bozizé.
En octobre 2017, la justice française a condamné à Paris, Teodorin Obiang à trois ans de prison avec sursis et à 30 millions d’euros d’amende pour s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable.
Source : www.cameroonweb.com