Procès du putsch manqué de 2015 au Burkina: le commandant Korogo à la barre

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Au Burkina Faso, commençait ce lundi 5 novembre l’interrogatoire des personnes présentées comme étant les cerveaux présumés du putsch avorté de septembre 2015. A la barre aujoud’hui, le commandant Abdoul Aziz Korogo. Il était chef de corps par intérim du régiment de sécurité présidentielle.
Le commandant Abdoul Aziz Korogo était le chef du régiment de sécurité présidentielle lors du coup d’Etat avorté. Poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté, meurtre, coups et blessures, l’accusé rejette toutes les accusations. « Je n’ai jamais ordonné, participé ni approuvé l’arrestation des autorités de la transition », soutient-il. Face au tribunal militaire, il présente d’abord ses excuses aux autorités de la Transition pour avoir échoué dans sa mission de protection. Et raconte cette journée du 16 septembre 2015.

Ce jour-là, explique le commandant Abdoul Aziz Korogo, le général Dienderé lui ordonne de sonner l’alerte au niveau des officiers. Il se dirige alors directement au camp de l’ex-régiment de sécurité présidentielle. C’est là qu’il serait informé d’une perturbation au niveau du Conseil des ministres. Selon lui, à la rencontre avec les officiers, le général Gilbert Dienderé tient ces propos : « Ne vous offusquez pas si tout le monde n’a pas été informé de ce qui se passe ».

Le commandant Aziz Korogo affirme avoir demandé au général Dienderé la position des chefs militaires. En guise de réponse, l’ex-bras droit de Blaise Compaoré assure qu’une réunion est prévue avec ces responsables militaires. C’est au retour de cette rencontre que le général Gilbert Dienderé fait proclamer le Conseil national pour la démocratie, l’organe politique des putschistes.

Le commandant Aziz Korogo précise avoir alors contacté plusieurs responsables militaires pour signifier sa désapprobation du coup d’Etat. « Face à la situation, j’ai demandé à mes hommes de rester des militaires », soutient l’accusé. « Qu’entendez-vous par « rester militaire » face à une telle situation ? », demande le procureur militaire. L’accusé explique que le coup d’Etat était éminemment politique et que les militaires avaient pour obligation de rester à l’écart des problèmes politiques. Mais certains officiers ont décidé d’assumer le coup d’Etat. « Alors j’ai dit au général Diendéré que si toute l’armée ne soutenait l’action, le RSP ne pouvait pas tenir », affirme-t-il.

Selon le commandant Aziz Korogo, c’est le général Gilbert Dienderé qui donnait toutes les instructions. « Il avait ordonné d’occuper la place de la Nation et d’empêcher tout rassemblement », souligne l’accusé. « En quelle qualité le général Gilbert Dienderé donnait des instructions, puisqu’il n’occupait aucune fonction au sein du régiment ? », demande le parquet militaire. « Le général Gilbert Diendere était notre père spirituel au sein du RSP », explique le commandant Aziz Korogo, qui précise par ailleurs que l’ex-bras droit de Blaise Compaoré passait par le colonel major Boureima Kéré, le chef d’état-major particulier de la présidence pour ses instructions.

Source : www.cameroonweb.com