Les Togolais qui espèrent une alternance politique au sommet de l’Etat en 2020 risquent d’être déçus. Vendredi 25 janvier dernier à l’Assemblée nationale, alors qu’il présentait le programme d’action gouvernementale, un programme d’ailleurs axé essentiellement sur le Plan national de développement (PND), le Premier ministre Selom Komi Klassou a émis le vœu de voir son « champion » briguer un 4èm mandat à la tête de l’Etat.
En effet, vendredi dernier à l’hémicycle, avant d’inviter ses collègues du groupe parlementaire NET-PDP à accorder leur vote de confiance à la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement, le député Gerry Taama a interpellé le Premier ministre sur la densité de son programme qui va au-delà de la période de 2020, alors que le gouvernement actuel ne devrait faire qu’environ 15 mois.
« Pour un acteur politique de l’opposition que je suis, j’ai une question qui me taraude. Est-ce que nous sommes tous d’accord que les élections présidentielles auront lieu en 2020 ? Parce que le programme est tellement dense. Il déborde la période de 2020 et va jusqu’en 2022. Je souhaiterai avoir une idée concrète de mesures qui vont être appliquées les 15 mois qui nous reste. Parce qu’un acteur politique a toujours le calendrier électoral en tête », s’est inquiété le président du NET.
Répondant à l’inquiétude du député, Selom Klassou a rassuré qu’il n’y aucun doute que les élections présidentielles soient tenues en 2020 conformément aux dispositions de la Constitution. « Tout est déjà prêt », a-t-il souligné.
Pour lui qui a longtemps servi le feu Général Gnassingbé Eyadema, « gouverner, c’est prévoir et l’Etat continuera d’exister après les élections ».
Sur ce scrutin capital pour la démocratie, le Premier ministre n’a aucun doute sur l’identité du gagnant. « En 2020, le meilleur va gagner et va continuer… Et le meilleur, c’est le leader actuel … », a-t-il déclaré.
Ce leader dont il parle, c’est évidemment le Prince de la Marina, Faure Gnassingbé. A l’en croire, « l’homme simple » gagnera la présidentielle de 2020 pour continuer sa mission à la tête du Togo, au grand dam des Togolais épris de liberté et d’alternance politique.
Tout porte à croire que les dés du 2020 sont déjà jetés pour cette présidentielle. Tout est déjà joué d’avance. Ces élections ne seront qu’une formalité. Mais comment vont s’y prendre le Premier ministre pour garantir ce bail à son mentor Faure Gnassingbé, au moment le peuple togolaise est dans les rues pour réclamer l’alternance en 2020 ?
Le Premier ministre a également annoncé vendredi devant les députés que les élections locales auront bel et bien lieu cette année 2019.
Godfrey Akpa
Source : www.icilome.com