Pourquoi Nana Akufo-Addo ne démissionnera pas de la facilitation ?

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Bien que la médiation ne parvienne pas, pour le moment, à régler la crise politique togolaise, l’un des facilitateurs estime qu’il ne jettera pas l’éponge mais s’emploiera à lui trouver une issue positive.

Nana Akufo-Addo, le président ghanéen, l’un des facilitateurs – avec Alpha Condé – de la crise politique a abordé la question togolaise dans une interview qu’il a accordée au média français France 24.

Des informations avaient indiqué que le président ghanéen âgé de 74 ans réfléchit à rendre le tablier, ne comprenant plus ce qui se passe dans la crise togolaise. Il n’en est rien, déclare l’intéressé qui rappelle qu’il est partisan de la limitation du nombre de mandats présidentiels. C’est « un bon principe », dit-il.

Dans le contexte togolais, ajoute-t-il, les deux camps, pouvoir et la Coalition des 14 partis de l’opposition, sont d’accord pour le retour du verrou de la limitation. Le problème ? La rétroactivité de la loi, c’est-à-dire que Faure Gnassingbé, élu en 2005 et réélu en 2010 et 2015, ne brigue pas un quatrième mandat en 2020, souligne le Ghanéen.

Si beaucoup de Togolais concluent que la Facilitation est incapable de trouver une solution, le premier médiateur désigné par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) reste optimiste : la facilitation n’est pas « au point mort ». S’il s’investit personnellement plus que son second, c’est-à-dire le Guinéen Alpha Conde, c’est parce que son pays et le Togo sont des deux nations frontalières et qu’une crise en terre togolaise a des répercussions directes sur le Ghana. Allusion faite aux évènements de 2005 – suite au décès de Gnassingbé Eyadema, père de l’actuel Chef de l’Etat togolais – qui ont poussé au moins 100.000 personnes à se réfugier au pays de Kwame Nkrumah.

« On va continuer, on va persister. Je suis un peu optimiste dans la mesure où l’opposition et le pouvoir persistent à s’engager dans la voie du dialogue. C’est ce qui est important…Il y a de l’espoir », rassure l’ex avocat William Addo Dankwa Akufo-Addo, devenu président le 7 janvier 2017 au Ghana.

Au cours de son 53è sommet ordinaire tenu fin juillet à Lomé, la CEDEAO a publié une feuille de route de sortie de crise. Le Comité de suivi mis en place pour superviser les recommandations a bouclé sa seconde réunion.

Malgré tout, la crise persiste. Le pouvoir poursuit le processus de l’organisation des élections unilatéralement. L’opposition s’en offusque et appelle au boycott du recensement insistant que la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) soit d’abord effective et qu’elle reprenne tout depuis le début.

A.H.

Source : www.icilome.com