Ce titre pris comme tel relève du cynisme en raison des dégâts innommables qu’engendre ce satané virus. Il s’agit de la pandémie mondiale la plus grave depuis plus d’un siècle avec plus de 180 pays touchés. Cependant dans le cas spécifique du Togo, plusieurs faits et gestes des gouvernants démontrent bruyamment l’utilité de Covid-19.
Primo ! Le Togo fait partie des pays dont les infrastructures sanitaires sont les plus délabrées dans la sous-région. Pour narguer le bas peuple, certains pontes du régime n’hésitent pas à balancer à qui veut l’entendre qu’eux, hauts placés, ne se soignent guère dans nos hôpitaux au Togo. Il a fallu le coronavirus en mars 2020 pour que Gnassingbé Faure et ses bonimenteurs se rendent aussi compte de leur vulnérabilité. Des gens meurent à côté de leur fortune. Ce n’est plus une affaire d’argent. Plus personne n’a le temps quant à leur état de santé à l’étranger. Fatalement, les hôpitaux du Togo vont disposer de respirateurs et de scanners. Il n’y a point de place ni au jonglage ni aux acrobaties.
Tenez ! Le Togo n’en avait pas, même pas un seul dans les hôpitaux publics avant la survenue du coronavirus. Le Togo et son gouvernement n’ont plus le choix. L’amélioration des plateaux techniques est plus qu’une évidence.
Secundo ! L’incontournable virus a mis fin aux pérégrinations futiles de nos dirigeants. Combien sont-ils cloués à Lomé depuis un mois déjà, privés de leurs voyages onéreux qui ne rapportent rien au Togo ? Même sur place, c’est la peur panique.
Tertio ! Il a fallu le « virus de la Chine » pour reprendre Donald Trump pour voir nos ministres prendre d’assaut les radios du pays. Combien de fois ne les a-t-on pas cherchés en vain pour se prononcer sur les sujets d’actualité du pays ? Tous réalisent aujourd’hui la grande importance de la communication. Comme il fallait s’y attendre, ils n’y sont pas habitués et chacun y va avec ses bourdes communicationnelles. Des écarts qui révèlent leurs carences jusque-là dissimulées dans le mutisme parfois sciemment entretenu par le chef de la troupe.
Comme les fesses dont on réalise l’importance au moment de s’asseoir, le coronavirus fait descendre tout l’exécutif de son piédestal.
Aujourd’hui, on est tous dans le même bateau, celui de la prise de conscience collective de notre impuissance. Un dirigeant qui relèguera la santé dans les faits divers sera désormais assimilé à un criminel. L’évidence aujourd’hui, à quelque chose, malheur est bon.
Le coronavirus est d’une importance capitale pour un pays à gouvernance gondolée comme le Togo. Malgré tout, observons tous ensemble les mesures barrières pour passer avec succès cette épreuve d’une rare violence meurtrière.
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur
Source : 27Avril.com