En politique, lorsqu’une personne parvient au pouvoir à travers des élections, il s’entoure des hommes et des femmes compétentes, d’ethnies ou de races différentes, venant de zones géographiques diverses et partageant la même vision que le Président de la République. Ainsi les nominations aux postes de ministres et autres postes politiques tiennent compte de la contribution des différentes ressources humaines à l’accession du candidat au poste de président de la République. Et l’apport des uns et des autres à la victoire de leur candidat peut se mesurer en termes d’argent investi dans la campagne ou en termes d’électeurs mobilisés. Par conséquent, la nomination à des postes ministériels devrait être un moyen de récompenser non seulement des individus mais le groupe ethnique ou racial auquel ils appartiennent. C’est une question de bon sens, de justice et d’équité.
Mais au Togo, sous le règne des Gnassingbé, certaines ethnies ont toujours servi de bétail électoral au RPT-UNIR, mais n’ont jamais été récompensées à la hauteur de l’effort fourni pour le maintien de ce régime d’une autre époque au pouvoir. Ces ethnies n’ont jamais vu un des leurs être nommé à un poste ministériel. C’est le cas par exemple des Gan-gam ou Gangan, majoritaires dans le Grand Oti (Préfecture de l’Oti et de l’Oti Sud). Pour ceux qui ne connaissent pas bien la géographie humaine du Togo, il est important de rappeler que les Gangan habitent les cantons de Gando, Koumongou, Mogou, Kountoiré Sagbièbou (dans la préfecture de l’Oti sud), Faré et Tchanaga (dans l’Oti). D’après plusieurs sources, les Gangan seraient numériquement l’ethnie la plus importante dans le Grand Oti. Depuis 1990, le RPT devenu UNIR en 2012 est toujours sorti vainqueur en terre gangan de toutes les élections organisées dans notre pays. Les militants du parti au pouvoir appartenant à ce groupe ethnique, lors des élections, font feu de tous bois pour que le candidat de leur parti soit proclamé vainqueur. Parfois, ils obtiennent grâce à des pratiques antidémocratiques des scores dépassant les 100%. Seulement, lorsque le moment arrive de partager le gâteau ou le butin, les Gangan sont superbement ignorés et se retrouvent dans la situation d’un Peulh obligé de conduire des boeufs mais à qui on interdit de boire le lait. En effet, depuis 1990 (pour ne tenir compte que de la période de multipartisme), aucun poste ministériel n’est revenu à un Gangan. A l’opposé, les Moba et les Tchokossi ont vu certains des leurs occuper des postes ministériels et autres. Les Moba ont eu un ministre tandis que les Tchokossi en ont eu 5. Comme on le voit, les Gangan sont remerciés en monnaie de singe.
Selon les informations qui nous viennent de l’Oti Sud, les populations Gangan ont espéré qu’au moins cette année en la faveur de la formation du nouveau gouvernement, un des leurs occuperait un poste ministériel. Mais leur attente s’est transformée en cauchemar et le mécontentement monte au sein des jeunes. Quelle attitude les populations Gangan vont-elles adopter lors des prochaines échéances électorales ? Vont-elles continuer par se comporter comme des esclaves volontaires. L’avenir nous le dira.
Source : Le Correcteur
Source : 27Avril.com