Au Togo, la misère crève les yeux, sauf au politicien d’autruche. Il y a deux ans, le ministère de l’Economie et Finances a montré que sont pauvres dans la région Maritime 5 personnes sur 10, soit 53,9%, dans les Plateaux 6 personnes sur 10, soit 64,7%, dans la région de la Kara 7 personnes sur 10 soit 68,4%, dans la région Centrale 8 personnes sur 10, soit 80,2% et dans la région des Savanes 9 personnes sur 10, soit 90,8%.
A l’époque, le gouvernement sous couvert du Malthusianisme, voulait expliquer cette situation dramatique par le facteur démographique. Sauf qu’il a oublié que le Malthusianisme est obsolète et que la croissance démographique est devenue une puissance de développement économique.
Les jours passent et chaque année la situation reste inchangée. Des différents rapports classent le Togo parmi le top des pays les plus malheureux de la planète. Dans les sérails, on initie des politiques axées sur le bien-être social des Togolais. Ces programmes, ces projets qui ne font qu’enrichir la minorité, n’ont malheureusement aucune incidence sur le quotidien des Togolais qui continuent de subir le contraste entre les classes sociales. Et pendant qu’on y est…
Mardi dernier, c’est le ministère de la Planification et du Développement qui a indiqué que dans l’exercice 2017, il a été mobilisé 372,84 millions de dollars, soit 217 milliards FCFA, de l’Aide Publique au Développement (APD) dont 78,63% sont des dons, des soldes de prêts. A en croire ce département, ces ressources financières sont destinées au renforcement de la gouvernance politique et administrative, de la justice, des droits de l’homme, de la sécurité, de la santé, de l’éducation, de la protection sociale et de l’emploi. Le gouvernement (et tout porte à le croire d’ailleurs) se veut être crédible aux yeux partenaires financiers.
A quoi ont servi ces fonds ? Une question que tout Togolais pouvait se poser. En avril 2012, à l’occasion de son adresse à la nation, Faure Gnassingbé a laissé entendre qu’une minorité accapare les richesses du pays sans pour autant montrer sa bonne foi la traquer les pilleurs. Les milliardaires continuent de pousser comme des champignons pendant que la grande majorité maintenue dans la misère regarder les champagnes sautés ici et là comme St Lazare qui espère que des morceaux tombent de la table de ce riche dont parle la Bible. C’est dire qu’au Togo, la misère est toujours galopante, le chômage des jeunes reste toujours d’actualité. Le marché d’emploi est difficile d’accès pour les diplômés qui sortis fraichement de l’Université, doivent se frotter au métier de zémidjan. Les fils des nababs de la République qui vivent en princes saoudiens se la coulent douce. Le cas de Mathias Latta qui vient de payer une voiture de luxe, (L’Alternative N°718 du vendredi 13 juillet) en est une illustration patente.
Sur le plan scolaire, qu’est-ce que ce fond d’Aide publique au développement a réellement changé ? Sans le cas de l’intérieur du pays, à Lomé et ses environs, l’état délabré et dégradant des infrastructures scolaires obligeant des élèves à déborder les salles de classes est révoltant et repoussant. Si s’éduquer est chose difficile au Togo, se soigner l’est autant. Le système sanitaire reste à reconstruire. Dans nos hôpitaux, label du couloir de la mort, le plateau technique ne répond plus. Pas de premiers soins, pas de scanner, difficile de faire des analyses microbiologiques, les personnels soignants, les infrastructures sanitaires sont en dégradation avancée. Même l’eau manque dans les CHU. Dans certaines localités du pays, les habitants souffrent de façon aiguë de la couverture sanitaire.
Dans son rapport, le ministère a souligné que ce fonds a aussi servi à renforcer la justice, la sécurité, et surtout les droits de l’homme. Faut-il en rire ou pleurer ? En tout cas depuis août 2017, la violation des droits de l’homme a connu une flambée avec des tueries, des rafles, des bavures policières, des répressions sanglantes, des arrestations et des détentions arbitraires. Joseph Eza, MessenthKokodoko, Assiba Johnson et d’autres détenus croupissent encore de façon arbitraire à la prison, bien que la facilitation ghanéenne et guinéenne ait exigé leur libération.
Tout compte fait, pendant que les Togolais broient le noir, la minorité et les progénitures des barons vivent des mannes minières, halieutiques, fauniques avec la dilapidation des deniers publics. Comme quoi, heureux les pauvres !
Source : www.icilome.com