Plan National de Développement/Un programme ambitieux: Un si long chemin….

0
530
Plan National de Développement/Un programme ambitieux: Un si long chemin….

Depuis quelque temps, les efforts du gouvernement togolais sont cristallisés entre autres, par la mise en exécution du Plan National de Développement (PND), un ambitieux programme élaboré pour sortir le Togo de son état de sous développement actuel. Décliné en 3 volets stratégiques à savoir, la mise en place d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre dans la sous régions, le développement des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives et la consolidation du développement social et au renforcement des mécanismes d’inclusion, il fait l’objet d’un appel de fonds des dirigeants togolais auprès des dirigeants et hommes d’affaires occidentaux, asiatiques et autres, en vue de sa mise en œuvre. C’est dans ce cadre que se situe la tenue au Togo du prochain sommet Togo UE.

Aperçu du PND

Le premier volet de ce programme fait de la mise en œuvre des grands investissements en infrastructures logistiques et d’affaires, le socle de la croissance à court terme. A la clé, l’installation d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région à travers, entre autres, l’amélioration des infrastructures existantes et de la connectivité multimodale et des TIC.

Pour ce qui concerne le second volet, il porte sur le développement industriel dans des secteurs créateurs de valeurs ajoutées axé résolument non seulement sur l’exportation, mais aussi sur la satisfaction interne de la demande locale. La grande règle pour ce développement, c’est le soutien de la croissance à long terme de l’économie ainsi que l’activité logistique et de service, sous la forme d’un creuset de la transformation structurelle de l’économie.
Pour ce qui est du troisième volet dont la vocation première porte sur le renforcement des capacités institutionnelles et humaines appropriées pour relever les défis de développement figurant dans les deux premiers volets, il lui revient de contribuer à la garantie de la réalisation de l’ensemble des droits et libertés en vue du renforcement de la cohésion sociale.

Amélioration du climat des affaires

Pour faciliter la mise en œuvre de ce projet qui requiert le renforcement du climat des affaires, d’importants progrès ont été réalisés par le gouvernement qui ont abouti en 2016 au classement du Togo à la 10ème place, parmi les pays réformateurs du continent selon le classement « Doing Business ».

D’où le positionnement de Lomé comme une place financière importante de l’espace UEMOA, ce qui propulse la capitale togolaise dans une situation de leadership sur les activités financières régionales et internationales. Il s’agit d’un avantage comparatif qui aura toute sa signification dans le positionnement et l’ancrage du pays dans l’économie sous régionale. Le secteur privé togolais s’en trouvera développé et Lomé s’imposera comme un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région.

Dans le même temps, selon le document intitulé « Le Plan National de Développement 2018 2022 », l’atteinte d’une croissance forte et inclusive de l’ordre de 7,6% à l’horizon 2022 devant résulter de la transformation structurelle de l’économie, s’imposera comme un pari à gagner. Cette croissance sera à l’origine de la modernisation de l’agriculture, de l’industrialisation adaptée aux réalités nationales et à une diversification économique pourvoyeuse d’emplois décents, et partant, d’une réduction significative du taux de pauvreté et des inégalités avec une large ouverture sur les services sociaux de base.

L’agriculture et l’industrie

Dans cette dynamique, davantage de ressources seront consacrées à l’agriculture avec des mécanismes novateurs de financements adaptés à chaque cas de figure. A savoir, entre autres, la modernisation de l’agriculture sous l’angle notamment de l’amélioration du rendement par le développement d’une mécanisation adaptée, la maitrise de l’eau et le renforcement des coopératives liées au secteur de la transformation sans oublier la mise à niveau de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) et des centres de formation agricole.

Le secteur industriel et minier ne sera pas du reste. Le gouvernement qui le considère comme des moteurs indispensables pour la dynamisation du rythme de croissance et des piliers incontournables pour la transformation structurelle de l’économie, va plancher sur la mise en place d’un pôle manufacturier et d’industries extractives. Dans le même document, il est souligné que « Dans cette perspective, il (le gouvernement ndlr) s’attachera essentiellement à mettre en place des politiques cohérentes (simplification des procédures et mesures incitatives) qui favorisent (i) l’intégration des unités de production à la ZES et le développement de l’industrie textile centrée sur le haut de gamme destiné à l’exportation ; (ii) le développement de chaines de valeurs pour le sous-secteur des industries extractives (promotion d’une filière de production d’engrais, développement de matériaux de construction etc.) ».

Le capital humain

Pour ce qui est du capital humain, poursuit le document, le gouvernement mise sur un investissement important afin de faire du Togolais, le premier acteur et le premier bénéficiaire du développement du pays. Il en résulte un accent particulier sur la formation professionnelle, la protection sociale, la responsabilité sociale des entreprises, la poursuite des efforts visant à améliorer la qualité et l’accès aux services sociaux de base notamment en matière d’éducation générale, de santé de nutrition etc.

Des thèmes transversaux liés au genre, à la couverture sanitaire universelle avec un accent sur le VIH/Sida, l’emploi décent, la gouvernance, le financement, l’environnement, le renforcement des capacités, l’habitat et le cadre de vie, la digitalisation de l’économie, l’économie bleue et une contribution à la mise en œuvre des objectifs du développement durable sont pris en compte dans la planification stratégique du PND.

Le Financement…

Côté financement, le PND bénéficiera de la mobilisation de ressources internes et externes suivant des méthodes nouvelles et innovantes en plus du recours à l’APD traditionnelle. A savoir, l’émission des titres publics, la mobilisation des fonds des Togolais de l’extérieur, les obligations garanties par les pays donateurs vendues sur le marché financier, les allocations des fonds générés par la vente des quotas démission, les PPP (Partenariat public privé), les prêts bonifiés, le financement participatif, l’actionnariat populaire etc.

La mise en œuvre de cet ambitieux projet nécessite la mobilisation d’une enveloppe de 4 622,2 milliards de FCFA. L’organisation des rencontres internationales comme le sommet Togo UE Investment Forum qui se tient dans quelques mois à Lomé, fait partie des initiatives envisagées pour récolter les fonds nécessaires à sa réalisation.

En dehors de ce sommet, le chef de l’État ne rate aucune occasion pour vendre le PND aux dirigeants et hommes d’affaires occidentaux, asiatiques et autres, en marge des travaux des rencontres auxquelles il participe en Europe et en Asie et ailleurs. Enthousiasmés, ces interlocuteurs marquent en attendant leur accord de principe pour le financement et les partenariats stratégiques, indispensables à la bonne tenue du PND. Reste à la concrétisation de ses promesses.

Loiclas/Flambeau Des Démocrates

Source : www.icilome.com